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Alstom, SFR, Latécoère, Arkema... tous ensemble contre les licencieurs

Nationaliser l’Alstom ? Mais à qui l’État appartient-il ?

Mis en ligne le 5 octobre 2016 Convergences Politique

Il faut « nationaliser Alstom transport » affirme Mélenchon, qui se garde bien de dire si c’est en rachetant grassement les parts aux actionnaires, ou sans indemnité ni rachat. Plus modeste, le chef de file du PCF Pierre Laurent déclarait à la fête de l’Humanité : « s’il faut voter une loi pour que l’État augmente sa participation dans le capital d’Alstom, faisons-le immédiatement », autrement dit juste un peu plus d’argent de l’État pour que « nous, qui avons inventé le TGV » reprenions le pouvoir (le « nous » dont parle Pierre Laurent étant l’État français). Plus prudent encore, le champion de la gauche de Belfort, Jean-Pierre Chevènement, demande lui aussi que «  l’État monte au capital », au moins momentanément, précise-t-il, car une nationalisation « dans certains cas, partielle, temporaire, peut être un moyen d’orienter une stratégie ». Sans parler de Hollande et son ministre de l’Économie Sapin qui proposent de « se mobiliser pour qu’il y ait plus de commandes » de trains à l’Alstom.

On a donc droit à tous les degrés des fausses solutions. Sauf une : que peuvent faire les travailleurs pour sauver les emplois, pour interdire les licenciements et fermetures d’entreprises.

Car il n’y a aucune illusion à se faire : quand l’État intervient pour nationaliser (totalement, partiellement ou momentanément) c’est seulement pour nationaliser les pertes, restructurer et prendre en charge lui-même les licenciements. En décembre 2012, Hollande, qui avait quelques mois plus tôt, avant son élection, promis de sauver Florange, déclarait : « On aurait nationalisé, on aurait dû fermer nous-mêmes ». [1]

Ce qu’avait justifié le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, dans une interview au Journal du dimanche : « l’histoire de la mine, de l’acier, de la sidérurgie s’est soldée par des dizaines de milliers d’emplois supprimés, y compris quand la sidérurgie était nationalisée ». Et il ajoutait : « 75 000 emplois (…) supprimés en vingt ans dans la sidérurgie ». Façon d’expliquer que l’État reste au service du patronat et se comporte comme n’importe quel capitaliste privé, à la différence que toutes les restructurations auxquelles il préside se font en plus en ponctionnant les contribuables. Hollande, et le Parti socialiste en général, en connaissent quelque chose : toutes les nationalisations effectuées jadis par Mitterrand n’ont été qu’une pompe à fric pour renflouer les entreprises avant de le refourguer, bien rentables, au privé.

L. B.


[1 À noter que l’accord signé entre Mittal et le gouvernement à Florange, prenant fin en décembre 2017, 300 nouvelles suppressions d’emplois sont prévues d’ici à 2020.

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Numéro 107, septembre-octobre 2016