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Culture

Des lectures...

Mis en ligne le 29 novembre 2020 Convergences Culture

Ci dessous une sélection publiée dans Convergences révolutionnaires 134 de notes de lecture de notre site, publiées en novembre 2020.


Une farouche liberté

de Gisèle Halimi et Annick Cojean

(Grasset, 2020, 14,90 euros)

Le dernier ouvrage de Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020, sorti à la fin de l’été, est le fruit d’entretiens avec la journaliste du Monde, Annick Cojean.

C’est l’occasion de revenir sur le parcours de cette féministe et humaniste, née dans une famille juive modeste en Tunisie et devenue avocate pour mener le combat de sa vie : la défense des femmes contre les discriminations, les violences, le viol et pour l’égalité hommes-femmes sur tous les plans. Mais elle commença d’abord par défendre des militants nationalistes tunisiens, puis algériens membres du FLN, notamment Djamila Boupacha en 1960, arrêtée, torturée et violée par les paras de Massu.

Suivront les combats pour le droit à l’avortement et la lutte contre le viol.

Un ouvrage pour découvrir une figure de gauche, réformiste, qui alla au bout de ses engagements avec courage et ténacité, parfois au péril de sa vie.


Ohio

de Stephen Markley (Albin-Michel, 22,90 euros)

Ce premier roman polyphonique est composé de quatre récits dans le roman, qui chacun nous fait découvrir un bout d’Amérique dans un espace frappé par la désindustrialisation.

Un roman noir doublé d’un roman social où la violence démolit les existences.

Cette œuvre offre un plongeon dans l’univers de la jeunesse post-11septembre à travers Occupy Wall Street, la campagne d’Obama de 2008, mais aussi l’armée américaine.

Une lecture qui demande des efforts dont on est récompensés !


Darktown

de Thomas Mullen (Payot, Rivages poche, 9,80 euros)

Atlanta 1948 : le département de police de la ville, sur pression du maire, lui-même sous pression de la bourgeoisie noire de la ville, vient d’embaucher ses huit premières recrues noires. Des flics en uniforme mais sans aucun droit ou presque, en proie au racisme de leurs collègues blancs et à la ségrégation, qui vont décider d’enquêter sur la mort d’une jeune fille noire.

Un polar passionnant par son contexte, celui de la communauté noire avant le mouvement des droits civiques, avec ses riches et ses pauvres, et l’omniprésence de la corruption, des humiliations et d’une violence raciste révoltante.


Affaires personnelles

de Agata Tuszynska (L’antilope, 22,90 euros)

Ouvrage dans la lignée des récits « choraux » élaborés à partir de témoignages dans lequel l’autrice, polonaise, s’intéresse à un fait historique relativement méconnu, celui de la vague d’antisémitisme orchestrée par le pouvoir « communiste » polonais entre 1967 et 1969 et destinée à désamorcer une contestation grandissante, notamment chez les étudiants.

Bon nombre de jeunes juifs polonais ont alors quitté leur pays. Ils racontent, bien des années plus tard, leur enfance, souvent dans la nomenklatura, dans la Pologne d’après-guerre, l’antisémitisme ordinaire, l’exil puis les relations avec leur pays d’origine.

Un ouvrage instructif et intéressant.


Metropolis

de Philipp Kerr (Éditions du Seuil, 391 pages, 22 euros)

Berlin, 1928, cinq ans avant la prise du pouvoir par Hitler. Un tueur en série s’en prend aux prostituées et aux mendiants. Mais la ville est la véritable héroïne, le Berlin des « Années folles », avec sa vie nocturne, mais aussi, justement, ses « prostituées de fin de mois », ses anciens combattants estropiés réduits à la mendicité dans les rues.

Dans ce dernier roman, posthume, de Philipp Kerr, on retrouve l’inspecteur Bernhard Gunther, tout juste intégré dans la Kripo, la police criminelle de Berlin dirigée par un commissaire juif, Bernhard Weiss, cible de l’extrême droite et des nazis. Derrière le Berlin scintillant, il y a les gangs, mais aussi le Berlin pauvre, comme Wedding « la Rouge », où « aucun des milliers de Berlinois qui occupaient ces immeubles à l’aspect pitoyable n’aurait jamais imaginé voter pour d’autres que les communistes ou, à la rigueur, les socialistes du SPD ».

Comme tous les romans de l’auteur, Metropolis est très documenté. C’est un vrai polar où l’on trouve son lot d’aventures. Une fois en main, impossible de le lâcher !

Critique détaillée sur le site, suivie des contextes historiques des différents romans de Philip Kerr.



BD : Il n’est pas trop tard pour découvrir Jaime Martin

L’œuvre de Jaime Martin a commencé à être publiée en français dans les années 2000.

Il s’est consacré depuis dix ans à une sorte de récit autobiographique de sa famille, en trois temps (et trois volumes) qui donne un aperçu vivant de l’histoire politique de l’Espagne depuis la révolution et la guerre civile jusqu’à nos jours.

  • Les Guerres silencieuses

Le premier album se déroule dans les années 1960 et le père de l’auteur est envoyé pour son service militaire au Sahara espagnol… Un récit antimilitariste.

  • Jamais je n’aurai 20 ans

Le deuxième album nous plonge dans la guerre civile, de Melilla (au Maroc espagnol) à Barcelone, puis dans l’Espagne des années 1940-1950 sous la botte d’une dictature bigote et revancharde.

  • Nous aurons toujours 20 ans

20 novembre 1975, Franco vient, enfin !, de mourir. Jaime Martin entremêle alors l’histoire politique de son pays et la sienne… Du kung-fu à la movida !

Les trois récits peuvent être lus indépendamment, dans le désordre.

Leur prix (25 euros chacun, éditions Aire Libre) peut donner des idées à l’approche de cette fin d’année.

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