Le capital s’habille en Orpéa
Le scandale d’Orpéa indigne les pouvoirs publics. Tiens, tiens... Ce serait la première fois qu’on parlerait de maltraitance dans les EHPAD ? N’est-ce pas normal quand la vieillesse est mise au service d’un business lucratif ? Quelle hypocrisie quand on sait que de nombreux témoignages et signalements dénoncent en permanence la souffrance du personnel, des résidents et des familles, dans le privé comme dans le public ! Cela fait bien trop longtemps que ces établissements crient à la désorganisation et aux conditions de travail déplorables. La cadence, le sous-effectif et les logiques budgétaires sont tels que le personnel est malmené, les patients maltraités. C’est l’emprise du profit sur tout le système de santé, public comme privé, qu’il faut dénoncer !
De L’FISI au CHU, ça ne s’arrête donc jamais ?
Àl’IFSI de Nantes, les partiels des premières années viennent tout juste de se terminer, après avoir enchaîné les cours, les stages et parfois les week-ends travaillés en EHPAD, sans nous laisser de repos ou de plages de révision. Tout ça a été vécu par beaucoup d’entre nous comme une longue épreuve de stress sans fin. Au CHU comme à l’IFSI, c’est finalement la même colère fatiguée qu’on ressent tous. Histoire de nous préparer à la réalité naturelle de notre futur métier ? Plutôt histoire de nous préparer à imposer nos temps de pause et de repos à la direction !
Les soignants sont les plus mal soignés
Entre les dos cassés, les poignets douloureux, les Burn-out et les coups de fatigue, le secteur est le plus concerné par les arrêts maladie. En première ligne se trouvent les aides-soignants et agents d’entretien, dont les tâches sont les plus dures physiquement. À force de nous pressuriser, de supprimer nos congés et nous rappeler sur nos temps de repos, les arrêts maladie restent parfois l’unique recours pour ne pas s’écrouler immédiatement. Seule vraie solution : augmentation des congés annuels et des jours de repos. Arrêtons de nous flinguer la santé, la Santé a trop besoin de nous, et nous d’un peu de repos.
Une fusion annoncée... de nos colères
Au CHU de Brest, des équipes ont manifesté ensemble le 1er février pour exprimer leurs revendications contre la fusion de certains services prévue pour fin avril. Cette réorganisation des services entraînerait une suppression de 8 postes et une fermeture de 10 lits sur les week-ends – se pourrait-il qu’y ait tellement de lits que ça déborde de partout ? De plus, le personnel à temps partiel devra quitter le service sans vraiment trop savoir où ils iront. Quant à ceux qui restent, impossible de prévoir s’ils resteront en ORL, en ophtalmologie où en dermatologie, de prévoir leur futur congé, leur fiche de poste, leurs horaires. Cette fusion annoncée est la goutte de trop pour ces services, hors de question de laisser passer ça.
Tentes d’urgence devant les hôpitaux : le Covid-19 a bon dos !
Des tentes réservées à la médecine d’urgence ont été installées devant les hôpitaux de Bordeaux, puis Perpignan... Dans les deux cas, les agents étaient déjà en grève en 2019 contre le manque de moyens - 2 ans après rien n’a changé, c’est juste pire avec le covid ! Lits fermés, soignants pressurisés et donc épuisés, pénurie de matériels de base comme des brancards, tensiomètres ou appareils de glycémie... Les personnels de Perpignan viennent d’entrer en grève.
Prime de 1000€ pour les cadres ? Non, augmentation pour tous !
Dans un courrier du 3 février, Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP vient d’annoncer une prime de 1000 € bruts sur la paie de février pour les cadres, pour récompenser leur implication dans la gestion de la crise sanitaire... et aux autres ?! C’est une véritable provocation ! D’autant que cette prime pour les cadres, c’est pour les acheter : Hirsch explique dans son courrier qu’il est bien conscient que le sous-effectif rend d’autant plus difficile l’organisation des équipes par les cadres... Contre le sous-effectif, une mesure simple et évidente : des embauches, tout de suite !