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CHU Nantes

L’Antidote Anticapitaliste n°22

22 Septembre 2021

23 septembre 2021 Brèves d’entreprise

Hôpital en suspension, tous concernés

Depuis une semaine, des centaines de soignants ont été suspendus dans chaque hôpital suite à l’obligation vaccinale. Si Olivier Véran évoque 3000 suspensions officielles, les directions hospitalières minorent largement ces suspensions en déclenchant à tout va les congés, les arrêts-maladie, quelques arrangements individuels. Le gouvernement est pris à son propre jeu mortel : la loi se heurte aussi au manque de personnel.

Malgré tout, le résultat en une semaine est catastrophique : des services qui ferment, des opérations déprogrammées, et toujours plus de boulot. Vaccinés ou pas, on est tous dans le même bateau. Les vrais responsables sont ceux qui orchestrent l’hôpital à coups de baguettes d’austérité depuis des décennies. Alors profitons du créneau pour exiger ensemble de pouvoir faire notre métier dignement.


LA PÉDAGOGIE IMMOBILIÈRE

Depuis la rentrée de septembre, les ESI de l’IFSI du CHU de Nantes suivent encore bien des cours en distanciel. La direction le justifie : il est prévu que l’IFSI du CHU de Nantes soit implanté dans le nouveau projet du CHU 2026, un projet de formation en hybride 50% présentiel - 50% distanciel, car le nouveau CHU serait trop petit pour accueillir l’ensemble des étudiants. Voilà que l’on cale les modalités d’enseignement sur les prix de l’immobilier ! Le nouveau CHU comporterait donc moins de lits, moins de personnel et moins d’étudiants. Autant d’absurdités qui montrent le respect qu’a l’ARS pour les hospitaliers.


L’hypocrisie comme innovation ?

Si les directions hospitalières cachaient déjà la dégradation de nos conditions de travail sous le mot d’ordre d’une « meilleure organisation », c’est aux conditions d’études des infirmiers qu’on s’en prend aujourd’hui quand le distanciel en IFSI est présenté à Nantes comme « une forme d’innovation et de progrès » ! Cachez cet isolement et cette précarité étudiante liée au distanciel, la grande innovation demeure budgétaire. Encore une fois, c’est la formation des ESI qui en prend un coup.


18 ans de tarification à l’acte, on ne s’habituera pas

Alors que l’argent coulait à flots pendant dix-huit mois de Covid vers les grandes entreprises, le « quoiqu’il en coûte » n’a jamais concerné l’hôpital. Dix-huit ans que l’hôpital est financé au nombre d’actes effectués et qu’on soigne les patients les yeux rivés sur la facture à une vitesse folle. Dix-huit ans d’anarchie capitaliste à l’hôpital : sont multipliés des inutiles pour maintenir les budgets à flot et sont négligés les actes les moins rémunérateurs et pourtant indispensables. L’aberration a trop duré.


Afghanistan : sus aux femmes

Vendredi dernier, les talibans ont fermé à Kaboul le ministère des Affaires féminines pour le remplacer par celui de «  la promotion de la vertu et de la prévention du vice  ». Tout un symbole. Dans le même temps, le ministère de l’Éducation a annoncé que ce samedi les collégiens, lycéens et professeurs hommes étaient autorisés à reprendre le chemin des établissements secondaires. Quant aux filles, il ne les a pas mentionnées.

Du côté de l’Etat français, le vrai danger selon Macron reste pourtant les « flux migratoires irréguliers importants ». Il va falloir qu’on le crie haut et fort tous ensemble : Accueil inconditionnel des réfugiés afghans ! Ouvrez les frontières ! Qui maltraite qui ?

En hôpital comme en IFSI, les directions veulent avoir bonne presse, elles mettent des affiches dans les services sur la maltraitance, organisent des formations sur « la bientraitance » et le « bien-être » des patients. Encore faudrait-il que l’hôpital se donne les moyens de ne pas maltraiter nos patients ! Sous-payés, en manque de temps, épuisés, c’est le manque de temps et les économies sur notre dos qui nous maltraitent. Du personnel en nombre et respecté, des salaires à la hauteur, du matériel et du temps pour s’occuper des patients : les trois ingrédients essentiels à notre travail.

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