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Orange Raspail
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Chez Orange, la direction a annoncé la prolongation du télétravail au moins jusqu’au 2 juin, puis des retours sur site progressifs et alternés. Mais cela ne concerne clairement pas tout le monde.
Côté boutiques, au contraire, elle pousse à la réouverture : sur quelque 630 boutiques, la direction avait d’abord prévu d’en ouvrir 250 dès le 11 mai dernier, avant de revenir au chiffre de 125, avec une présence au volontariat. Mais seulement pour la première semaine !
Maintenant, c’est tout le monde dans toutes les boutiques possibles… et « avec le sourire », comme dit la pub’ Orange ?
Quant aux techniciens d’intervention, l’activité n’a pour certains jamais vraiment cessé. Et, au moins au début de la crise sanitaire, ni dans des conditions optimales (masques et gel ayant tardé à arriver), ni pour les seules véritables urgences. Quel est le bilan ? La direction de Orange n’en dit pas grand‑chose. Il est certain qu’au moins trois techniciens sont décédés du covid‑19 – un dans l’est de la France, un autre en banlieue parisienne (à Bagnolet), un troisième à l’Unité d’intervention de Paris‑centre (sur le site de Philippe‑Auguste). Plus, dernièrement, un collègue du Service clients du site parisien de Saint‑Michel. Certes, à défaut d’expertise, la direction peut soutenir qu’on ne peut savoir où les victimes ont été contaminées, au travail ou ailleurs. Reste que les risques professionnels sont évidemment plus importants à l’occasion d’interventions techniques qu’en télétravail. Ce n’est sans doute pas par hasard si, finalement, les salariés de plus de 60 ans et pouvant être en contact avec des clients sont « invités » par Orange à rester chez eux en Île‑de‑France et dans l’Est, c’est‑à‑dire là où des décès de techniciens sont avérés… mais ni dans les autres régions « rouges » (Hauts‑de‑France et Bourgogne‑Franche‑Comté) ni a fortiori dans celles dites « vertes ».
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Depuis début mai, les parents ne pouvant télétravailler et devant garder à domicile un enfant de moins de 16 ans – les établissements scolaires n’étant pas tous ouverts… heureusement – ne peuvent plus bénéficier d’un arrêt de travail. Car le « sans compter » de Macron, c’est bon pour les aides au patronat, pas pour les salariés !
Dans la foulée, les belles paroles de Orange sur l’absence de perte de salaire se sont aussi envolées : pour bénéficier de trois jours par semaine d’absence rémunérée, les parents concernés devront compléter par deux jours de congé. Sinon, ils seront placés en chômage partiel, avec donc une perte de revenu… un dispositif auquel, il y a peu, Stéphane Richard se vantait qu’Orange n’avait pas recours !
Mots-clés : Orange
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Orange à l’heure du Covid-19
27 avril 2020 Brèves d’entreprise Entreprises
La direction de Orange n’aura finalement pas réussi à entraîner les syndicats, sauf un, dans sa manœuvre pour imposer par accord la prise forcée de congés, sous prétexte de confinement. Elle a donc décidé d’appliquer ces mesures de son proche chef, ce que permettent les ordonnances prises fin mars par le gouvernement.
En apparence, du moins. Car les textes prévoient cette possibilité « lorsque l’intérêt de l’entreprise le justifie eu égard aux difficultés économiques liées à la propagation du covid-19 ». On sait que « l’intérêt de l’entreprise » se confond avec celui des actionnaires…
Quant aux « difficultés économiques » de Orange, dont le business se porte bien, voire mieux qu’avant dans certains secteurs…
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Stéphane Richard s’est par ailleurs vanté de ce que Orange n’avait pas eu recours aux aides de l’État, notamment aux mesures de chômage partiel.
Il « oublie » juste de préciser que le contraire aurait rendu difficile le versement de dividendes aux actionnaires, auquel Orange n’a l’intention de renoncer ni pour le reliquat de 2019 ni pour 2020 !
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Vendredi dernier, 17 avril, la direction de Orange a annoncé qu’elle maintenait le versement aux actionnaires d’un reliquat de dividendes pour 2019. Oh, certes, en le divisant par deux… Compte tenu de l’acompte déjà versé, ce sera finalement 50 centimes par action au lieu des 70 initialement annoncés. Quel effort !
Pour justifier cette « mesure responsable et équilibrée », Stéphane Richard a expliqué sur France Inter que « nos actionnaires, ce sont beaucoup d’individus, de retraités, et même de familles. Ce ne sont pas de grands fonds de pension américains ou des spéculateurs, ce sont des gens comme vous et moi qui comptent sur ce revenu. »
Lui et nous ? Si des salariés se sont vu attribuer quelques actions, heureusement qu’ils ne comptent pas sur ce qu’elles rapportent pour payer leur loyer ! Stéphane Richard non plus, d’ailleurs, même si on veut bien croire qu’il attend de ses titres un substantiel, quoique superflu, complément de revenu.
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À l’appui de son projet de ne pas renoncer au versement de dividendes, le même Stéphane Richard avait trouvé il y a peu un autre prétexte : l’État étant actionnaire de Orange, ce versement va renflouer les caisses de la Banque publique d’investissement, permettant ainsi à celle-ci de mieux aider d’autres entreprises aux prises avec des difficultés liées au covid-19.
Mieux vaut en rire…
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Profitant de son statut d’entreprise d’importance vitale, Orange a pu, malgré le confinement officiel, poursuivre – et faire poursuivre – bien des activités sur le terrain… quitte, dans certaines unités d’intervention, à qualifier de vitaux des travaux qui ne l’étaient manifestement pas.
Mais pour les techniciens, les équipements (masques, gel, etc.) se sont fait attendre… Finalement, les techniciens Orange en ont reçu, a minima. Et la direction s’est même offert le coup de pub de distribuer des masques aux grosses entreprises de sous-traitance. Des masques qui n’arriveront pas jusqu’aux nombreux salariés voire auto-entrepreneurs de la sous-traitance en cascade !
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