Bulletin SNCF Saint-Lazare du 15 avril
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
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16 avril 2020 Brèves d’entreprise
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
Dans son discours de lundi soir, Macron a égrené une liste des métiers « en première ligne » d’où était une nouvelle fois absents les cheminots et les agents de la RATP. Des soucis à digérer la grève contre la réforme des retraites ? Ces « oublis » du président des riches sont nos plus beaux hommages.
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
Macron a appelé de ses vœux la réouverture des écoles dès le 11 mai : le meilleur moyen donc de libérer les parents pour les renvoyer... au boulot ! Quitte à les envoyer à la contamination et toute la famille avec.
Des pétitions et des appels à garder nos mômes à la maison tournent déjà largement. La vie de nos gamins vaut plus que leurs profits !
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
À peine Macron avait-il fini la sienne, que Farandou lui emboîtait le lendemain matin. Et, comme au garde à vous, le voilà qui annonce que le plan de transport va devoir augmenter pour préparer la grande reprise voulue par Macron (et le Medef derrière lui) pour le 11 mai. Alors que la SNCF a déjà bien du mal à faire en sorte que le peu de trains qui roulent soient nettoyés et désinfectés.
Qu’on se le dise, hors de question d’aller risquer notre vie au boulot !
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
Si les mots se veulent plus consensuels, le discours de Farandou promet bien les mêmes attaques que ses petits camarades du Medef. Il faudra « s’adapter » à la « situation économique dégradée » nous dit-il.
Comme si nos quotidiens n’étaient pas déjà assez dégradés par les bas salaires et le sous-effectif. Pas question de payer la crise ! Par contre, toutes les raisons de faire passer les actionnaires à la caisse pour des embauches et des augmentations.
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
Cinq jours de repos nous sont imposés par la direction pour permettre « d’assurer la reprise de l’activité à l’issue du confinement ». Alors que les cheminots sont 4 à 9 fois plus contaminés par le virus du fait de leur activité, le monde d’après auquel pense déjà la direction, c’est la reprise des cadences infernales et de la productivité à tout va. Comme le monde d’avant donc, mais avec des jours de repos en moins !
La mesure ne passe clairement pas parmi les cheminots, d’autant moins chez tous ceux qui continuent d’aller travailler « normalement » c’est-à-dire en prenant tous les risques pour leur santé. Les réactions ne se sont pas fait attendre, malgré les difficultés à se mobiliser en période de confinement. Des collègues ont clairement fait savoir qu’ils ne poseraient pas d’eux-mêmes les jours et une pétition en ligne rassemble plus de 700 signatures à l’heure actuelle.
La direction régionale répond par le mépris en refusant en toute illégalité une DCI pour lui remettre cette pétition. Si elle croit s’en tirer comme ça...
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
Une des conséquences des cinq jours de repos imposés : l’entreprise a besoin de plus de conducteurs et s’acharne donc à faire revenir travailler des collègues qui habitent en province. Ces collègues passeraient quasiment autant de temps à se déplacer qu’à conduire des trains de banlieue. Voilà un non-sens complet du point de vue sanitaire : c’est prendre le risque qu’ils contractent le virus à Paris avant de rentrer chez eux dans des régions jusqu’à présent moins touchées.
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
Il n’ y a plus dans les locaux de bouteilles d’eau, de café, de quoi grignoter et rares sont les micro-ondes accessibles. La direction s’en lave les mains. Un dirigeant a même déclaré que le café était à proscrire car c’est un moment convivial qui encourage les regroupements. What else ?
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
Les salles de cuisine et de repos du 1er étage de la gare Saint-Lazare sont fermées, officiellement pour éviter que les cheminots ne s’y concentrent. Du coup on est forcé d’être dans ce qu’il reste d’espaces disponibles, comme les feuilles et les locaux de réserve. Malin !
Au contraire, sur les plateformes encore bien fréquentées aux heures de pointe, pas de soucis pour y aller, ce serait même un devoir selon la direction !
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
Aux collègues qui réclamaient des masques comme la réglementation le prévoit, combien de hiérarchiques grands ou petits nous ont expliqué (depuis chez eux le plus souvent) que « ça ne sert à rien » ?
Maintenant qu’ils ont récupéré quelques stocks, miracle médical, c’est devenu utile et on nous conseille de les mettre. Si le ridicule ne tue pas, le virus, lui, le peut. Nous saurons nous souvenir de ceux qui s’amusent à jouer avec notre santé.
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
Les masques tant attendus sont donc arrivés par endroit. Oui mais pas exactement les bons. Ce sont des masques chirurgicaux, valables uniquement si tout le monde en porte. Ce qui est loin d’être le cas.
Pas un hasard si ceux prévus dans les textes étaient des FFP2.
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
Alors qu’il manque de tout dans les structures médicales, des directions d’entreprise stockent discrètement des masques chirurgicaux en prévision de la reprise normale de leur activité. On a ainsi appris que La Poste disposait au début de l’épidémie de 24 millions de masques, la région SNCF Grand Est de 130 000 et ce sont 600 000 masques par semaine que PSA monopoliserait pour relancer sa production de voitures.
Quels sont les stocks de masques ? Dans quel but les utiliser ? Quelles sont les activités essentielles à la lutte contre la pandémie et comment les réaliser dans les meilleures conditions de sécurité ? Ces questions devraient être discutées et tranchées par toute la société, en particulier par les travailleuses et travailleurs en première ligne, pas par une poignée d’actionnaires et de grands patrons guidés par la loi du profit, flanqués d’un gouvernement à leur service.
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
Un exemple parmi quelques autres : un agent diagnostiqué symptomatique Covid-19 peut prendre du service « en priorité et rapidement » — dit-on en haut lieu — puisqu’il serait immunisé. Les propos sont burlesques et pas rassurants ! Quatorze jours d’isolement physique et psychologique prescrits par le médecin traitant ont permis au médecin du travail de conclure, lors d’une consultation téléphonique, à une parfaite guérison, simplement au son d’une voix essoufflée et fatiguée ! Et pourtant... il a suffi d’une mission partielle pour que la tension du collègue chute à 8 et qu’il manque de s’écrouler. La direction inquiète s’est précipitée... pour lui réclamer les chiffres de sa mission !
Médecine « du travail » et médecine de santé ne semblent pas synonymes ! En tout cas, abasourdi, le médecin traitant a exigé de son patient d’être son unique interlocuteur médical !
La direction prétend désinfecter les rames en circulation toutes les 24 heures, cabines de conduite et espaces voyageurs. Selon quels procédés ? Avec quels produits ? Moins elle en dit, mieux elle se porte. Et quand les syndicats demandent que soit apposée en cabine une signalétique garantissant au conducteur que la rame a été désinfectée, refus net.
Nos patrons ont dû voir ces vidéos de délégués syndicaux de la RATP contrôler l’état de bus et de cabines RER garantis désinfectés et constater qu’ils ne le sont pas. Du coup, ils prennent une mesure énergique : celle d’interdire aux délégués syndicaux de se déplacer pour effectuer des contrôles, à moins d’en demander l’autorisation 48 heures à l’avance. On a beau ne pas être suspicieux, on se demande s’ils ne voudraient pas cacher quelque chose... Leur crasse en tout cas, ça va être dur !
16 avril 2020 Brèves d’entreprise
La SNCF met en avant qu’elle maintient largement (mais pas totalement !) la rémunération des cheminots et qu’ils pourraient bien en retour consentir à quelques efforts, comme le fait de céder des repos. Mais en sollicitant les dispositifs du chômage partiel, la direction s’apprête à nous payer avec l’argent public, celui de nos impôts, pas avec celui de ses bénéfices. Gouvernement et patronat s’apprêtent eux à présenter la note de cet argent magique aux cheminots comme à tous les travailleurs, en rognant sur nos droits et conditions de travail.
Pas responsables de la situation, notre rémunération et nos repos devraient être maintenus à 100 % et payés par les grandes entreprises qui ont accumulé année après année des bénéfices records.