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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 147, septembre 2022

Fin de l’abondance, oui… pour les capitalistes !

Mis en ligne le 28 septembre 2022 Convergences Politique

Fin de l’abondance, fin de l’insouciance ? Mais qui, jusqu’ici, a déjà passé le mois sans se demander si le frigo pourra rester rempli, ou sans se soucier des factures, du loyer ou de son compte bancaire à découvert ? Les 10 % les plus riches, responsables de plus de la moitié des émissions de CO2 mondiale peut-être, mais ce n’est certainement pas à eux que Macron s’adressait lors du conseil des ministres de rentrée.

Chantage à l’unité, on a déjà donné

Au dérèglement climatique et aux catastrophes écologiques est venu s’ajouter la menace d’une pénurie de gaz pour l’hiver suite à la suspension des livraisons de l’entreprise russe Gazprom. Une bonne occasion pour le gouvernement de mettre à nouveau au premier plan de sa propagande l’unité et la « responsabilité collective » par laquelle tout un chacun, enfin surtout parmi les travailleurs, devrait se sentir concerné. À nous de mettre des pulls supplémentaires, de ne pas trop chauffer des appartements déjà mal isolés, de ne pas laisser les lumières allumées…

À nous aussi de faire les frais des ralentissements d’activité voire du chômage partiel, manière qu’auront les patrons de faire peser sur nous l’envolée des prix de l’énergie. Les verreries Duralex et Arc International sont déjà à l’arrêt et dans d’autres entreprises, les directions y préparent les esprits. Il n’est pas nouveau que les patrons enrobent d’écologie ou de transition énergétique leurs projets anti-ouvriers, il n’y a qu’à voir ce qui se passe dans l’automobile où les licenciements sont repeints en vert au nom du passage à l’électrique, dont les avantages sur le terrain environnemental sont d’ailleurs discutables. Mais avec les tensions actuelles, la bourgeoisie donne un coup d’accélérateur à cette politique.

Et pendant ce temps, les plus riches vivent la belle vie, en alternant déplacements en yachts et en jets privés, shoppings dans des magasins de luxe ou repas dans des grands restaurants. Rapports scientifiques après rapports scientifiques, il devient difficile d’ignorer que les modes de vie qui posent problème dans cette société et pour la planète sont bien ceux des riches.

Des idées

Élisabeth Borne, Première ministre en place, essaie de sauver les apparences quand elle déclare « on peut être riche et sobre ». Cela dit, en matière de sobriété des riches, on a des idées à revendre. À commencer par contrôler les décollages de jets privés, ce que les travailleurs des aéroports pourraient efficacement faire. Comme ceux des chantiers navals pourraient maintenir à quai les yachts monstrueux qui vont tous passer cet hiver au contrôle technique. Quant aux magasins de luxe ou aux grands restaurants, inutilement éclairés et chauffés, il ne faudrait pas être beaucoup pour les maintenir fermés.

Voilà qui serait enfin un « petit geste » pour la planète plus efficace que de faire la morale aux pauvres. Et pour un grand geste pour l’humanité, il faudrait non seulement s’en prendre à leur gâchis, leurs jets ou leurs magasins de luxe, mais aussi et surtout à leurs profits dévastateurs, à commencer par ceux des trusts pétroliers et de l’armement qui se félicitent de la crise actuelle. Ces profits qu’ils investissent dans la spéculation boursière, dans les rachats d’entreprises et fusions pour pouvoir mieux économiser sur la main-d’œuvre en accroissant le chômage, ou qu’ils placent à l’abri dans l’immobilier ou leurs paradis fiscaux en attendant des jours meilleurs.

14 septembre 2022, Bastien Thomas et Mathilda Nallot

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Numéro 147, septembre 2022