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Hôpitaux lyonnais

Témoignage

À l’hôpital Saint-Joseph Saint-Luc, le ras-le-bol des urgentistes

Mis en ligne le 23 mars 2018 Convergences Entreprises

Cet hôpital du centre de Lyon est un établissement privé avec mission de service public, notamment au service des urgences, où les soignants connaissent les mêmes problèmes que partout ailleurs. À l’heure où nous écrivons, ils ont voté et démarré la grève le 5 mars. Élise [1], infirmière urgentiste, nous livre son témoignage.

« Pendant la période hivernale, avec la grippe, le nombre de patients âgés augmente... on en est à 140 passages pour 24 heures. La journée, on est cinq infirmières, deux aides-soignantes, trois médecins et deux brancardiers. La nuit, c’est plus compliqué : pour autant de patients, on se retrouve avec une infirmière et un brancardier en moins et, à partir de minuit, il n’y a plus que deux médecins. Sachant que la moyenne est de six heures d’attente (après inscription aux urgences) pour, par exemple, une personne de 85 ans qui respire mal. Les patients doivent parfois dormir dans un couloir sur un brancard – jusqu’à 48 heures. Il faut leur mettre des paravents pour qu’ils aient un peu d’intimité, pour la toilette, etc. Les urgences ont une mission de service public et on accueille tout le monde, y compris des personnes en situation très précaire que prend en charge l’assistance sociale.

« On a vu nos collègues d’HEH et de Lyon-Sud qui faisaient grève depuis quelques semaines. Après on est entré en contact…. On a des revendications communes : des créations de postes, des ouvertures de lits. Dans mon hôpital, on demande un médecin d’accueil, le même nombre de soignants la nuit que le jour et des lits d’aval (c’est-à-dire des lits qui soient réservés aux urgences pour d’éventuelles hospitalisations). Comme perspective, on se fixe notamment la journée du 15 mars pour rejoindre le mouvement des Ehpad. Du côté des syndicats, ça discute d’une généralisation de ce mouvement aux Urgences. Aux HCL, les urgentistes de Lyon-Sud s’apprêtait à arrêter la grève, et ils ont décidé de la poursuivre jusqu’à la création effective du poste d’aide-soignante que leur promet la direction.

« Il faudrait qu’on arrive à faire passer le message au niveau national. Il est plus que temps : l’année dernière, il y a eu quinze suicides de soignants, certains sur leur lieu de travail. Et il y a un besoin réel au niveau démographique : il faut que les urgences puissent accueillir tout le monde ! Les personnels se mobilisent un peu partout : à Clamecy (Nièvre), Bordeaux, Toulon, Lodève, etc. » 


[1Le prénom a été changé.

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Numéro 118, mars-avril 2018

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