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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 137, mars 2021

Recommandations

Pour poursuivre la lecture...

Mis en ligne le 6 avril 2021 Convergences

Des extraits de critiques de livres que vous pourrez retrouver sur notre site

Des femmes russes à Paris en 1871

Une note de lecture mise en ligne le 18 mars 2021, recommande entre autres deux ouvrages, sur trois femmes ayant participé à la Commune :

  • Élisabeth Dmitrieff, aristocrate et pétroleuse , par la journaliste et historienne Sylvie Braibant, paru en 1993 aux éditions Belfond.

Il s’agit d’une biographie de cette femme russe souvent présentée comme « égérie » de la Commune de Paris. Élisabeth est arrivée à Paris le 28 mars 1871, venant de Londres où elle avait rencontré Karl Marx, au titre d’émissaire de la section russe de l’AIT (Première Internationale). Lors de la Commune, Élisabeth Dmitrieff fréquente Benoît Malon, Léo Frankel… C’est avec ce dernier qu’elle échappe de justesse à la mort et à l’arrestation durant la semaine sanglante. Tous deux fuient à Genève…

  • Une nihiliste , Sophie Kovalevskaïa, paru en 2004 aux éditions Phébus, préfacé par son traducteur, Michel Niqueux

Il s’agit d’un court roman largement autobiographique de Sophie Kovalevskaïa (1850-1891), paru en 1895, après sa mort. Les sœurs Korvin-Kroukovski, Anna et Sophie, ont été attirées comme Élisabeth Dmitrieff par le Paris insurgé de 1871 et ont participé à la Commune. L’aînée, Anna, était aimée de Dostoïevski qu’elle n’a pas voulu épouser. Dans son exil elle a connu le militant blanquiste et membre de l’AIT Victor Jaclard, dont elle est devenue la femme. Elle est restée en France, tandis que sa sœur cadette, brancardière sous la Commune, a fait ensuite en Allemagne et en Suède une brillante carrière de mathématicienne et d’écrivaine. Celle-ci, devenue Sophie Kovalesvskaïa, illustre le parcours des deux sœurs dans ce petit roman extrêmement précieux.

Si l’armée versaillaise crut fusiller plusieurs « Victorine B. », la « vraie » réussit à s’enfuir de Paris après la semaine sanglante. Ses souvenirs, publiés en Suisse en 1909, sont à ce titre ceux d’une « morte vivante ». Victorine B. est une femme du peuple qui traverse deux révolutions : celle, enfant, de 1848, puis la Commune de 1871 où elle s’engage comme ambulancière dans la Garde nationale. Des souvenirs qui nous permettent de vivre les années 1860 et la Commune (dont l’effervescence des réunions politiques dans les milieux républicains et internationalistes) à « hauteur de femme ».

Une bande dessinée

Rosa la Rouge de Kate Evans, Éditions Amsterdam, 2017 (2015), 20 €

Rosa La Rouge est une BD retraçant la vie de Rosa Luxembourg jusqu’à son assassinat à Berlin le 15 janvier 1919. Une fiction écrite à partir d’événements historiques, tout en s’appuyant sur des articles, brochures ou livres écrits par Rosa Luxembourg ou sur elle. Evans aborde les enjeux que sont pour une femme – militante politique de surcroît – dans la société de cette fin du xixe siècle. À noter également le passage où Rosa explique à ses frères, de façon très pédagogique, l’économie marxiste à l’aide de cuillères, de pain et de sel, et qui rappelle les excellentes métaphores de son Introduction à l’Économie politique.

Sur le scandale des couvents « Magdalene » en Irlande

Ce genre de petites choses De Claire Keegan. Sabine Wespieser, 2020, 120 p., 15 €

Ce court roman se déroule en 1985, la veille de Noël, à New Ross, petite ville d’Irlande frappée par la crise économique. Bill Furlong, marchand de bois et charbon, découvre un matin dans le local à charbon une jeune fille transie de froid… Jusqu’en 1996, une dizaine de milliers de jeunes filles ont été enfermées dans les couvents « Magdalene » à la demande de leur famille, car elles avaient « fauté » ou étaient enceintes (parfois, voire souvent, le résultat de viols !). Elles y travaillaient gratuitement, étaient maltraitées et on leur arrachait leurs enfants dès qu’ils pouvaient être adoptés.

À recommander, deux films consacrés à ce scandale : The Magdalene Sisters de Peter Mullan (2002) et Philomena de Stephen Frears (2013).

1939-40 – Le passage des Pyrénées

Le chemin Walter Benjamin, de Lisa Fittko, préface d’Edwy Plenel. Seuil (La Librairie du XXIe siècle), 2020, 384 p., 24 €

Si la préface d’Edwy Plenel est consacrée à Walter Benjamin, l’intellectuel allemand juif et antinazi, le texte de Lisa Fittko, largement autobiographique, relate toute la saga faisant passer de France vers l’Espagne par ce chemin des Pyrénées dénommé « Le chemin Walter Benjamin » (après la mort de celui-ci), plusieurs dizaines de Juifs, de militants antinazis allemands et d’aviateurs britanniques qui voulaient échapper à l’arrestation par les autorités allemandes ou vichystes. Lisa quitta l’Allemagne à l’été 1933, quelques mois après la prise du pouvoir par Hitler. Réfugiée en France en septembre 1939, elle fut convoquée au Vel d’Hiv puis, de là, envoyée au camp de concentration de Gurs, dans les Basses-Pyrénées. Lors de la débâcle, elle réussit à partir. Elle et son mari mirent sur pied un chemin d’évasion partant de Puig del Mas et aboutissant au cimetière marin de Portbou après avoir franchi la frontière au col de Rumpissa…

Enquête

Le caché de La Poste : enquête sur l’organisation du travail des facteurs, de Nicolas Jounin. La Découverte (Cahiers libres), 2021, 384 p., 20 €

Le sociologue Nicolas Jounin s’est penché sur les réorganisations à La Poste. C’est toute l’organisation du travail qui est scrutée, dans un face-à-face entre le discours de la direction et la réalité du terrain. Il s’est lui-même « caché » à La Poste, en intérim durant cinq semaines. Bonheur du sociologue, il est arrivé en pleine réorganisation (ou plutôt désorganisation !) de son bureau de distribution. Il a pu en constater directement les dégâts…

Un débat

Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ? , de Gisèle Sapiro. Seuil, 2020, 240 p., 17 €

Gisèle Sapiro s’est spécialisée dans l’étude de l’engagement des intellectuels et des rapports entre littérature et politique. La question qu’elle pose dans son dernier livre a été directement provoquée par l’irruption, dans différents domaines de la culture et du débat public, d’organisations féministes comme #MeToo, de mouvements comme Black Lives Matter visant à dénoncer le racisme « systémique » ou d’État, ou bien à revisiter le passé colonial des pays impérialistes. D’autres regroupements se fixent pour but de faire connaître au grand jour tous les crimes et abus sexuels que l’on fait subir aux enfants. Le dernier à faire son entrée sur la scène médiatique a été le mouvement de Cancel Culture né aux États-Unis et qui appelle à supprimer (cancel) purement et simplement les œuvres (livres, statues, peintures, etc.) véhiculant des représentations racistes ou sexistes. Tout un débat auquel l’auteur apporte des réponses nuancées.

Cette note de lecture (où nous exprimons notre propre point de vue) est suivie d’un petit article intitulé « Censure et liberté d’expression », où nous rappelons, entre autres, la formule « Toute licence en art », du texte de 1938 intitulé Pour un art révolutionnaire indépendant, par le peintre mexicain Diego Rivera et le poète surréaliste André Breton, auquel Trotski avait largement contribué.

Économie… très politique !

La finance autoritaire : vers la fin du néolibéralisme , de Marlène Benquet et Théo Bourgeron. Raisons d’agir, 2021, 156 p., 10 €

Comment expliquer la victoire électorale du Brexit, de Trump aux États-Unis et de Bolsonaro au Brésil ? À contrario des analyses politiques qui considéraient ces événements à l’aune de la montée du racisme, de la xénophobie et du ressentiment chez les classes populaires, l’ouvrage, se réclamant d’une analyse marxiste, tient à montrer en quoi ces résultats électoraux sont le signe de la domination d’une nouvelle frange de la bourgeoisie située dans le secteur financier. Ces financiers, prônant un capitalisme entièrement dérégulé, n’hésitent pas à se prononcer, via les discours de politiciens et d’intellectuels, pour l’autre face de la même pièce : un mode de gouvernement réprimant ouvertement les mouvements sociaux.

La force de l’ouvrage, malgré certaines limites, tient surtout à sa capacité à montrer comment la bourgeoisie sait s’organiser pour fabriquer l’opinion, la victoire électorale et les cadres institutionnels dans son intérêt.


Des articles à lire sur notre site

Transcription des introductions à la réunion du débat en ligne du 8 mars 2021, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Intitulé des différentes introductions :

– 1. Libération de la parole

– 2. Sociétés déstabilisées et femmes à l’offensive dans le monde entier

– 3.Prolétaires, c’est aussi un féminin

– 4. Le 8 mars : journée internationale des femmes, à l’initiative du mouvement ouvrier révolutionnaire

– 5. La révolution russe de 1917, réalisations et idéaux d’avant-garde

– 6. Combats et débats sont loin d’être clos !

Avant l’affaire Duhamel, le gouvernement s’apprêtait à privatiser le 3919, le numéro d’aide aux femmes victimes de violences, alors même que le nombre d’appels augmentait et avait explosé lors du confinement. Depuis, on nous abreuve de discours compassionnels masquant mal le manque de moyens alloués pour les victimes. L’inceste : un problème enraciné dans les rapports sociaux.

Dans le monde

L’Union européenne a annoncé des sanctions à l’encontre de quatre dirigeants locaux du Xinjiang, province qui abrite la majorité de la population ouïghoure persécutée par le régime chinois. Une maigre réaction qui donne timidement le change face à l’ambiance après la signature en 2020 d’un accord ambitieux censé faciliter les investissements des entreprises européennes en Chine.

Une traduction d’un article du 24 février 2021 de nos camarades américains de Speak Out Now. Têtes de chapitres de l’article : Le point sur la croissance de l’extrême droite – Trump, leur icône unificatrice – Qu’est-ce que l’extrême droite et quelles sont ses idéologies ? – Le mouvement « Alt-Right » [Droite Alternative] – Les milices d’extrême droite – Financement et soutien politique – Qui sont certains de ces groupes qui ont pris d’assaut le Capitole : 1. Les Fiers Garçons (Proud Boys) – 2. Les trois pour cent (Three Percenters)- 3. Les Gardiens du serment (Oath Keepers) – 4. Les néo-nazis – 5. Le mouvement Boogaloo – 6. Le Ku Klux Klan – 7. QAnon – Tous les partisans de la droite ne suivent pas l’extrême droite – Combattre la croissance de la droite.

Le 8 février dernier, 28 ouvriers, dont une majorité de femmes, sont morts noyés, pris au piège dans un atelier textile installé illégalement dans le sous-sol d’une maison à Tanger. À la responsabilité des autorités locales s’ajoute celle du patronat marocain du textile et de ses clients étrangers. Car, derrière les larmes de crocodile, la complicité de ces entreprises est totale.

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