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Calvados : les parents à l’école de la lutte

Mis en ligne le 5 octobre 2017 Convergences Politique

Les écoles maternelles et primaires du Calvados ont connu une rentrée scolaire mouvementée. Pas plus qu’ailleurs ? Peut-être, mais en tout cas plus que d’habitude.

Les mauvais comptes font les bons ennemis

Comme tous les ans, la Direction départementale de l’Éducation (DSDEN) du Calvados a compté les élèves présents à la rentrée et comparé le résultat aux effectifs prévus. À l’arrivée, un vrai bouleversement de la carte scolaire avec 20 ouvertures de classe… mais 15 fermetures et plusieurs promesses d’ouverture non tenues.

Le recomptage a été drastique. Telle famille avait prolongé ses vacances (de l’autre côté de la Méditerranée, le genre de destination où on ne va pas tous les quatre jeudis) ? La DSDEN raye les enfants de l’effectif avec ces mots : « les parents savent bien quel est le jour de la rentrée ».

À Ver-sur-Mer, un village de la côte, instits et DSDEN sont d’accord : il y a bien 149 enfants. Mais la promesse d’une septième classe au-dessus de 148 présents est passée à la trappe : ce sera 25 enfants par classe en moyenne au lieu de 21.

CP à 12 ? Maternelles à 30 !

Le CP à 12 élèves maximum, s’il n’est pas la seule cause de la situation, l’a aggravée. Le ministre de l’Éducation Blanquer honore en effet la promesse de Macron sans le moindre recrutement ! Autrement dit, pour mettre plus d’enseignants en CP, on les retire des autres niveaux. À Vaudry, la maternelle répartira ses 61 gosses dans deux classes au lieu de trois…

Pourtant, ce CP à 12 élèves ne concerne que les zones baptisées « REP », c’est-à-dire dotées de moyens supplémentaires du fait des difficultés sociales locales (chômage, pauvreté, etc.). Les autres CP peuvent tourner à 25 élèves ou plus. Mais certains CP de « REP » ne sont pas mieux lotis. À l’école Eustache-Restout de Caen, le CP accueille 28 petiots : c’est au-dessus du nombre maximum d’élèves par classe en « REP », quel que soit le niveau ! L’école Le Châtelier, toujours à Caen et en « REP », compte 41 élèves de CP : ils n’auront que deux classes et pas trois. Explication de la DSDEN : seules les heures de maths et de français auront lieu en petits groupes, avec intervention d’instits volants, se déplaçant d’une salle de l’école à l’autre pour dédoubler les classes. Le CP vraiment à 12 élèves, ce n’est pas demain la veille…

Les parents voient rouge

À Saint-Pierre-la-Vieille, dans la campagne, pas de troisième classe ! Un instit apprendra à lire aux CP l’après-midi tout en surveillant la sieste des maternelles, tandis que l’autre fera cours en même temps à 29 enfants du CE1 au CM2. Les deux enseignants sont catastrophés, mais les plus remontés sont encore les parents. La DSDEN n’a réussi à les intimider qu’en menaçant de sanctionner les instits, qu’elle considère responsables de la fronde ! À Le Châtelier, les inspecteurs venus rencontrer les parents leur reprochent de ne pas savoir s’occuper de leurs enfants. Soumis à une intense pression des chefs de la DSDEN, ils la répercutent sur les directeurs d’école ; l’un d’eux – pourtant pas un petit nouveau – a été mis en arrêt maladie par son médecin après un « entretien » aux relents de harcèlement.

À Hérouville-Saint-Clair, parents et enseignants de plusieurs écoles se sont fédérés. Il faut dire que dans cette banlieue populaire de l’agglomération caennaise, on compte une densité assez forte de militants syndicaux, et pas des moins combatifs. C’est d’eux qu’est partie l’organisation d’une journée de grève le jeudi 14 septembre. Ailleurs, les syndicats sont bien souvent aux abonnés absents, faute pour certains d’une implantation suffisante, pour les autres de vouloir en découdre avec la hiérarchie, et peut-être aussi pour tous d’avoir pris la mesure de la colère des parents. Ceux de Ver-sur-Mer ont occupé l’école plusieurs jours d’affilée avec le soutien du maire. Ils ont pris part à la manifestation devant la DSDEN le 14 septembre. Cette dernière a réussi à imposer de recevoir chaque école séparément, et à s’arc-bouter sur ses positions. Pour l’instant…

Correspondant

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Numéro 114, septembre-octobre 2017

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