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DOSSIER : SNCF : du monopole d’État au trust multinational

SNCF : du monopole d’Etat au trust multinational

Mis en ligne le 16 février 2010 Convergences Entreprises

À droite, taper sur la SNCF et ses cheminots est devenu un sport national. Des gréviculteurs, prêts à prendre en otage les clients pour la moindre entorse à leur statut de privilégiés : les nouveaux aristocrates ! Au service d’un mamouth du rail incapable de se réformer, gouffre à fric qui plus est, une véritable danseuse de la république. Qu’attendent nos dirigeants pour privatiser ? A gauche, tout le contraire – en apparence : il faudrait se battre bec et ongles pour que la SNCF reste le véritable service public qu’elle aurait toujours eté...

Mais les dirigeants de la SNCF et les gouvernements successifs – quelle que soit leur position publique – n’ont pas attendu que ce « débat » soit tranché. Du monopole d’État qu’elle était à sa création en 1937, la SNCF s’est transformée en un groupe multinational aux 650 filiales, présent sur les cinq continents. Transport routier, logistique, transports en commun urbains, agences de voyages, elle a considérablement élargi son activité. Sur le rail même, ses ambitions dépassent largement le petit réseau national : prises de positions sur la grande vitesse italienne, le réseau régional allemand, le fret roumain... Son équivalent allemand, la Deutsche Bahn, seule à même de rivaliser en Europe, a déjà effectué sa mue. Les deux géants du rail fourbissent leurs armes en vue de l’ouverture à la concurrence de tous les réseaux de chemins de fer européens.

Les patrons de la SNCF entraînent les salariés dans le grand bain de la concurrence mondiale. Concurrence avec les travailleurs des compagnies de chemin de fer privées ou, comme dans le fret avec les travailleurs de la route. Et last but not least, concurrence des cheminots entre eux : la mère de toutes les restructurations en cours, la « gestion par activités », vise à transformer « l’entreprise aux mille métiers » intégrés en une juxtaposition de filiales (quels qu’en soient les statuts juridiques), toutes tenues d’être bénéficiaires. Un moyen de casser les quelques protections que les cheminots ont obtenu par des luttes et de la solidarité.

Le fait que l’État possède encore 100 % des capitaux de la SNCF est presque un détail – même si la vente d’actions, sous quelque forme qu’elle soit, serait à n’en pas douter un nouveau cadeau aux capitalistes.

Face aux gigantesques transformations qui s’annoncent à l’échelle européenne et mondiale, il serait vain d’espérer imposer le retour à une vieille SNCF mythique. En revanche, c’est par un rapport de forces que les cheminots défendront leurs conditions de travail, salaires et retraites. L’organisation du transport ferroviaire et routier à l’échelle européenne, voire mondiale, serait d’ailleurs un progrès significatif, si elle était planifiée en fonction de l’intérêt collectif, sous le contrôle des travailleurs et de la population. Les barrières nationales craquent depuis longtemps. L’objectif des cheminots serait donc de réaliser l’unité des travailleurs du rail – et, plus largement des transports européens, qu’ils appartiennent au public ou au privé. Cet objectif semble aujourd’hui lointain, alors que les coups pleuvent, mais face à la politique des nouveaux barons du rail européens, il faut répondre par l’organisation et la solidarité internationale !

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Numéro 67, janvier-février 2010

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