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Renault déconfine les emplois

Tract NPA-Etincelle diffusé à Renault-Flins le 29 mai 2020

La direction de Renault veut réduire ses effectifs de 15 000 postes dans le monde, dont 4 600 en France. L’usine de Flins passerait de 2 600 salariés à 1 600. Fini l’assemblage de véhicules, elle deviendrait un « écosystème d’économie circulaire » ! Idem à Maubeuge qui perd l’assemblage des véhicules utilitaires. Renault compte bien se débarrasser aussi des Fonderies de Bretagne, des sites de Dieppe ou de Choisy. Une vraie saignée.

Un plan de sauvetage... des actionnaires

Jean-Dominique Senard avait annoncé en début de semaine un changement de modèle économique et la fin de la course au volume, chère à Carlos Ghosn qui rêvait d’être à la tête du premier constructeur mondial. Mais le nouveau président de Renault nous ressert toujours le même modèle de réduction des coûts et des effectifs.

Le coronavirus a bon dos. En fait, Renault préparait ces mesures bien avant la pandémie. En janvier 2020, la directrice par intérim de Renault, Clotilde Delbos, avait déclaré préparer un plan d’économie de deux milliards d’euros et n’avoir « aucun tabou » sur les fermetures d’usine. En effet.

Renault irait mal ? En 10 ans, de 2010 à 2019, le groupe Renault a engrangé 25 milliards d’euros de bénéfices. Aujourd’hui, Renault dispose de 10 milliards de trésorerie. On a connu pire.

À quoi ont donc servi tous les accords de compétitivité ? En 2013, la direction de Renault avait sorti son « Contrat pour une nouvelle dynamique de croissance et de développement social de Renault en France ». En 2017, elle faisait le coup du « Contrat d’activité pour une performance durable de Renault en France », dit « CAP 2020 ». Résultat, les effectifs en France ont chuté de 12 % en dix ans. Et ça continue. En 2020, l’« Accord de solidarité et d’avenir » de Renault débouche sur un nouveau plan de suppression d’emplois.

De son côté, le gouvernement lance son plan de sauvetage de l’automobile de huit milliards d’euros, dont cinq milliards à Renault. Mais ce prêt, tout comme le paiement par l’État d’une grande partie du chômage partiel, n’est pas conditionné au maintien des emplois.

Il est temps d’arrêter ces faux sauvetages qui ne visent qu’à sauver les profits et les dividendes des actionnaires.

Relocaliser ou sortir du capitalisme ?

Pendant qu’il laisse Renault supprimer des milliers d’emplois, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, parle de relocaliser l’industrie automobile. Le même refrain est repris de Le Pen à Mélenchon, en passant par Les Républicains ou le PS. Le patronat pourrait même être pour, à condition de baisser davantage le « coût du travail », c’est-à-dire les salaires et les acquis sociaux, et d’augmenter le temps de travail. Car le problème, c’est bien le patronat et sa recherche du profit. Ceux qui n’en parlent pas sont soit des naïfs, soit des démagogues. Avant de relocaliser, il faudra donc commencer par « dépatronner ».

Il s’agit de refuser les lois du capitalisme qui nous entrainent de crise en crise dans le seul but de maintenir le pouvoir et les richesses d’une minorité de nantis. Les banques centrales sont prêtes à inonder les marchés financiers de milliers de milliards d’euros ou de dollars pour sauver le système capitalisme… « quoi qu’il en coûte » pour les travailleurs. Ben voyons !

Un plan de relance des luttes

Les salariés de Renault ne sont pas les seuls dans le collimateur. Tout le secteur automobile (PSA, équipementiers, sous-traitants…) est visé. Idem dans l’aéronautique ou le commerce. Aucun secteur, aucun salarié ne peut se croire à l’abri. Cela implique d’en finir avec ces plans censés sauver les emplois, mais qui les détruisent. Cela implique de ne pas se battre entreprise par entreprise, les uns après les autres, au gré du calendrier patronal.

C’est un mouvement d’ensemble que les travailleurs doivent engager pour stopper cette épidémie de fermetures de sites et de suppressions d’emplois. En se mettant en lutte et en s’adressant aux salariés des autres entreprises, tout deviendrait possible.


Le tract en PDF :

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