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Accueil > Il y a 150 ans : la Commune de Paris

Les damnés de la Commune, de Raphaël Meyssan

Delcourt, (t. 1) 2017, 145 p., 23,95 €, (t. 2) 2019, 144 p., 23,95 € (t. 3) 2019, 176 p., 23,95 €

Mis en ligne le 18 mars 2021 Culture

Un roman graphique comme nul autre de par son procédé artistique : les dessins sont intégralement composés de gravures issues de journaux et de livres du XIXe siècle. Nous voilà pendant trois tomes captivés par le récit de l’auteur qui part sur les traces de son « voisin » bellevillois, un communard qui a habité son immeuble il y a un siècle et demi. Raphaël Meyssan se met en scène partant sur les traces d’un dénommé Lavalette, un ouvrier aux sympathies blanquistes, élu au comité central de la Garde nationale. Le chemin de l’auteur croise bientôt aussi celui de Victorine B., une communarde, ouvrière de l’Internationale, à qui l’on doit les émouvants Souvenirs d’une morte vivante.

L’enquête de l’auteur pour retracer les itinéraires de ces deux communards lui permet de dresser une véritable histoire de la Commune pendant trois volumineux tomes (mais on en redemande !). Fruit d’un travail de longue haleine et d’une recherche minutieuse d’archives, les Damnés de la Commune offrent une véritable plongée dans le Paris révolutionnaire. Tant la réappropriation des gravures d’époque que la précision des détails historiques et les multiples citations des témoignages happent le lecteur, propulsé en plein cœur de la Commune.

La seule « faiblesse » de l’œuvre est à retrouver parmi les moments où Raphaël Meyssan se fait commentateur politique. Son analyse d’une Commune qui aurait su refuser la violence révolutionnaire contrairement à ce que prôneraient les marxistes ne convainc pas : un des enseignements de la Commune est justement de nous mettre en garde contre la répression dont sont capables les classes dominantes dès qu’elles sentent leur pouvoir menacé. Répression dont Raphaël Meyssan lui-même nous donne une image saisissante dans son troisième tome consacré à la Semaine sanglante. Une des préoccupations des militants marxistes, loin d’être les défenseurs de la « violence » à tout prix, est surtout de chercher à éviter une telle fin pour les processus révolutionnaires…

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Il y a 150 ans : la Commune de Paris