Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Il y a 150 ans : la Commune de Paris

Léo Frankel, communard sans frontières, de Julien Chuzeville

Libertalia, 2021, 280 p, 15 €

Mis en ligne le 18 mars 2021 Culture

Début avril, à la première séance du Conseil de la Commune, un cas pose question : les électeurs parisiens ont porté leurs suffrages sur un ouvrier de l’orfèvrerie qui n’a pas la nationalité française… Que faire ? La Commune finit par valider à l’unanimité son élection. Un acte internationaliste souligné par Karl Marx.

Le jeune ouvrier hongrois ainsi élu se nomme Léo Frankel. C’est à ce « communard sans frontières » que Julien Chuzeville consacre une biographie, la première en français. L’action de Frankel pendant la Commune y est décrite avec précision. Âgé de 27 ans en 1871, Léo Frankel est déjà un militant aguerri de la section parisienne de l’Internationale et a connu les prisons du Second Empire. Correspondant de Karl Marx dans la capitale pendant la Commune, il se distingue notamment par sa prise en main de la commission du Travail. On lui doit d’avoir impulsé les mesures sociales les plus importantes de la Commune de Paris, dont la suppression du travail de nuit pour les ouvriers boulangers, l’interdiction des retenues sur salaire ou la reprise par les ouvriers des ateliers abandonnés par les patrons. Proche d’Élisabeth Dmitrieff, militante également de l’Internationale, il appuie fortement les mesures de la Commune en faveur des droits des femmes. Léo Frankel se distingue aussi par l’importance qu’il accorde à la nécessité de s’attaquer tant au pouvoir politique de la bourgeoisie qu’à ses racines économiques, la propriété privée des moyens de production.

Le livre de Julien Chuzeville ne s’arrête pas à la fin de la Commune mais suit Frankel, blessé sur les barricades et condamné à mort par contumace, dans son exil en Suisse puis en Angleterre où il intègre le conseil général de l’AIT. Proche de Karl Marx, organisateur hors pair, Frankel continue de militer jusqu’à sa mort en 1896 et est notamment un des principaux dirigeants des premières organisations révolutionnaires ouvrières en Hongrie. Son engagement internationaliste ne faiblit jamais et on le retrouve dans les premiers congrès de la Seconde Internationale.

Julien Chuzeville s’appuie sur un travail minutieux de recoupement d’archives de tout type (rapports de police, journaux, correspondances, etc.) pour nous dresser un portrait saisissant d’un militant révolutionnaire qui a l’internationalisme chevillé au corps.

Mots-clés : |

Imprimer Imprimer cet article

Il y a 150 ans : la Commune de Paris