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Accueil > Il y a 150 ans : la Commune de Paris

Eugène Varlin, ouvrier relieur 1839-1871, textes présentés par Michèle Audin

Libertalia, 2019, 488 p., 18 €

Mis en ligne le 18 mars 2021 Culture

En rassemblant tous les écrits d’Eugène Varlin, sans doute le plus célèbre militant français de la Première Internationale des années 1860, Michèle Audin livre « comme une autobiographie de l’Internationale en France ». La succession de textes de toute nature – lettres, comptes-rendus d’interventions orales, longs articles et proclamations officielles – donne à sentir, à travers le parcours de Varlin, la force d’une classe ouvrière en éveil ainsi que sa vie politique et militante.

Ce recueil de textes nous montre la progression politique du jeune militant, et avec lui de toute l’Association internationale des travailleurs (AIT). Leur dédain initial pour la grève, arme vue comme « non politique », laisse par exemple place à l’organisation toujours plus poussée d’une solidarité gréviste internationale. Depuis les premières tentatives de coopératives ouvrières pour s’émanciper à côté des patrons jusqu’aux prémices de la Commune de Paris, première ébauche d’État ouvrier, nous constatons combien Varlin et ses camarades font du chemin !

Cette progression politique et théorique tout au long des années 1860 a pour toile de fond la montée des grèves et de la combativité ouvrière en général. Cette ébullition ouvrière est aussi celle des débats qui agitent l’association. Varlin combat les proudhoniens – qui entendent notamment interdire aux femmes de travailler – et défend la nécessité pour la classe ouvrière de mener une lutte politique, et ce d’autant plus sévèrement qu’il milite sous une dictature policière, le Second Empire. L’Internationale est d’ailleurs interdite à plusieurs reprises, ce qui occasionne à Varlin plusieurs procès. Sa défense face au tribunal bonapartiste reste un vibrant réquisitoire contre la société de classe.

La richesse politique des textes de Varlin se concentre sur la décennie qui précède la Commune. Bien qu’il soit principalement connu pour sa participation à cette dernière, les textes se font plus rares au printemps 1871 : le militant a beaucoup à faire, et peu le temps d’écrire ! Les quelques textes commentés par Michèle Audin éclairent malgré tout judicieusement la période révolutionnaire et les conceptions politiques encore hésitantes des socialistes dans ce gouvernement des travailleurs.

Si la profusion des textes proposés et l’appareil contextuel souvent minimal demandent parfois au lecteur quelques connaissances préalables de la période, la plume de Varlin est loin d’être austère et la plupart de temps se suffit à elle-même pour rendre la lecture passionnante.

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Il y a 150 ans : la Commune de Paris