La guerre d’Algérie et ses suites : Non, on n’oublie pas !
Mis en ligne le 3 mai 2021 Convergences
Ces textes sont des extraits (parus dans Convergences révolutionnaires imprimé no 138) des interventions de présentation de la réunion-débat organisée sur Zoom le 18 avril par Convergences révolutionnaires sur le thème : La guerre d’Algérie et ses suites : non, on n’oublie pas ! Vous pouvez retrouver les textes complets sur notre site internet.
Le dernier texte est la présentation qu’y avait faite un camarade d’Algérie sur l’influence encore aujourd’hui de la mémoire de la guerre de libération dans la vie politique algérienne.
Les motivations du rapport dit « mémoriel », commandé par Emmanuel Macron à l’historien Benjamin Stora, flairent à plein nez le fuel, et quelques autres intérêts économiques. On effacerait tout ? On pardonnerait les crimes du colonialisme ? Et vogueraient les affaires ?
L’histoire commune des deux pays, tachée de sang, a commencé par une conquête coloniale, des massacres de populations, des enfumades pour les asphyxier, des expropriations de terres… Cent-trente ans plus tard, le peuple algérien obtient son indépendance au prix de sept ans et demi de guerre dont il paiera le prix fort : un million de morts sur une population, à l’époque, de neuf millions au total sur le sol algérien. Si l’Algérie est désormais indépendante, ses liens avec la France demeurent. Des liens entre les exploités de part et d’autre de la Méditerranée, dont le sort est fortement lié et de multiples façons à cette histoire commune. Mais aussi des liens entre deux États, et derrière eux leurs bourgeoisies qui cultivent des relations à la fois économiques et politiques.
Dès sa campagne électorale de 2017, Macron souhaitait faire un geste en qualifiant le système colonial de « crime contre l’humanité ». Face aux protestations immédiates et véhémentes de la droite et de l’extrême droite françaises, il faisait marche arrière sur la pointe des pieds et ne parlait plus de repentance ou de pardon, mais de « mémoire partagée » : les crimes des uns contrebalançaient les crimes des autres, et les souffrances des Algériens étaient mises sur le même pied que le mal de vivre des Pieds-Noirs rapatriés.
Par petits « gestes » successifs, Macron reconnaissait certes l’implication de l’État français dans la mort du militant Maurice Audin, communiste pied-noir torturé et assassiné pour avoir pris fait et cause pour l’indépendance. Il a fini par reconnaitre la torture et l’assassinat de l’avocat algérien Ali Boumendjel qu’on prétendait « suicidé ». Mais la communication gouvernementale sur le chemin de « l’apaisement » (comme dit Macron en se flattant de ce rapport Stora), ne contient pas de grandes révélations. L’introduction du rapport assure que : « nous n’allons pas renvoyer dos à dos les violences » (des colons et des colonisés). C’est pourtant ce qu’il fait en les exposant de manière parallèle au prisme d’enjeux mémoriels jugés complexes.
Nous vous proposons ci-dessous une autre mémoire de la guerre d’Algérie. Et un autre avenir moins amnésique, dans l’intérêt des luttes communes, présentes et à venir, des travailleurs de France et d’Algérie.