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DOSSIER : 2008-2018 : La crise, dix ans après ?

La crise, arythmie congénitale du capitalisme

Mis en ligne le 13 novembre 2018 Convergences Économie Monde

Lorsque la crise a éclaté, en 2008, journalistes, politiciens et économistes ont crié à la crise financière. Il y avait un responsable tout désigné, une sorte de puissance invisible et désincarnée agissant dans l’ombre : la finance. La folie de cette finance, l’appât démesuré du gain, le manque de réglementation, la spéculation dite « irresponsable », voilà qui aurait mené à la crise, à une trahison de l’esprit du bon capitalisme des capitaines d’industrie. Les bonnes intentions se sont mises à dégouliner du côté des gouvernants qui ont menacé la finance, annoncé une vraie régulation. Promis : ce serait la der des der ! Et Sarkozy de conjurer les démons : « L’anticapitalisme n’offre aucune solution à la crise actuelle. […] La crise actuelle doit nous inciter à refonder le capitalisme sur une éthique de l’effort et du travail. » Mais si les comportements à la fois rapaces et moutonniers de la finance entraînent des effets violents sur l’économie, c’est qu’ils sont dans les gènes du capitalisme. La finance est un genre d’huile de rouages… qui peut prendre feu.

L’anarchie capitaliste aux sources des crises

Le capital, selon Marx, est fondé sur l’appropriation privée de la plus-value tirée de l’exploitation des travailleurs. Une des contradictions fondamentales du système est que les capitalistes veulent maximiser leur profit en rognant sur les salaires et en augmentant la productivité du travail, et en même temps ont besoin de vendre ce qu’ils ont fait produire. Pour faire vite : d’un côté on serre au maximum la ceinture, de l’autre on pousse à la consommation. Qui plus est cela se passe dans l’anarchie capitaliste, car chaque capitaliste, ou groupe capitaliste, réalise son gain sur le marché, dont il cherche à capter une part croissante. Quand des débouchés apparaissent, il s’y précipite, crée de nouvelles implantations, ouvre des entreprises, embauche même (ça arrive !). Mais si les capitalistes se rendent compte qu’ils sont trop nombreux à avoir investi et que les parts de marché sont déjà prises, il y a « surproduction ». Non pas qu’il n’y aurait plus de besoins à satisfaire, mais pas l’argent pour les satisfaire dans les poches de ceux qui sont dans le besoin ! Les capitalistes ont développé des capacités de production qui dépassent le marché dit « solvable » et ne s’en rendent compte qu’a posteriori. Mais c’est leur système qui veut ça, une régulation après coup sur le marché ! Un système qui ne connaît donc que la crise comme correctif, l’arythmie de la production, avec ses syncopes. Un système qui retrouve donc un nouvel équilibre en licenciant, en fermant des usines, des bureaux, en réduisant les salaires. Certains capitalistes font même faillite, tandis que d’autres rachètent à bas prix et empochent la mise. Des forces productives sont détruites pour s’adapter au marché réel. Et tant pis si des dizaines de milliers de travailleurs sont privés de tout, parce qu’ils auraient trop produit. L’abondance devient pénurie par la seule irrationalité d’un système.

C’est un phénomène de ce genre qu’on a connu en 2008.

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Numéro 122, novembre 2018

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