La Première Internationale et la Commune à Lyon, de Maurice Moissonnier

Cette étude historique, écrite par un proche du Parti communiste français spécialiste du mouvement ouvrier lyonnais, est en deux parties.

D’abord, il porte sur la montée de l’Internationale dans la classe ouvrière durant les dernières années de l’Empire, parallèlement à l’affirmation de cette même classe ouvrière à l’occasion de grèves économiques de plus en plus nombreuses. Les ovalistes – ouvrières de la soie – qui adhèrent en bloc à l’Internationale en juillet 1869 en sont la meilleure illustration.

Ensuite, il porte sur la période qui va du complot du 28 septembre 1870 – l’éphémère « abolition de l’État » décrétée par Bakounine et ses proches – jusqu’à l’émeute du 30 avril 1871 dont la répression sanglante va signer le retour définitif à l’ordre dans la ville.

L’ouvrage montre comment, dans la période précédant septembre 1870, le mouvement ouvrier s’affirme indépendamment des républicains bourgeois, tout radicaux qu’ils soient. Et s’il pointe à juste titre une limite de la politique de l’Internationale à Lyon, celle de déserter le terrain politique de la lutte contre l’Empire au profit du seul terrain revendicatif, avec pour effet de laisser le champ libre à ces mêmes radicaux, on comprend mal le périmètre et le contenu des « alliances politiques » qui auraient dû, selon l’auteur, être conclues entre les républicains et la section lyonnaise de l’Internationale. À lire toutefois !