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Accueil > Il y a 150 ans : la Commune de Paris

L’Insurgé, de Jules Vallès

Multiples éditions de poche, accessible dès 6 €

Mis en ligne le 18 mars 2021 Culture

L’Insurgé est le troisième et dernier tome d’une trilogie (avec L’Enfant et Le Bachelier) à la fois romanesque et largement autobiographique. Le personnage principal et narrateur Jacques Vingtras n’est autre que le double littéraire de Jules Vallès.

Vingtras est journaliste. Enfin, il essaie de l’être, à l’heure où le Second Empire décrépit tente de se refaire une popularité par une politique en apparence plus libérale, mais toujours aussi autoritaire. Or, Vingtras a le tort d’avoir une plume et surtout des convictions libertaires pour l’affûter. Il n’épargne pas plus l’opposition républicaine bien bourgeoise que les groupies du régime. À une demande d’embauche, il se voit opposer cette réponse : « Faites un héritage plutôt croyez-moi ! ou de la Bourse, ou de la Banque… ou une révolution. Choisissez ! » « Je choisirai », répond Vingtras. Et il tient parole.

Ce choix de la révolution ne date pas du 18 mars. Dès la débâcle du Second Empire à l’été 1871, Vingtras, alias Vallès, fait partie de cette extrême gauche qui fait feu de tout bois pour mettre sur la touche les politiciens de l’opposition parlementaire à Napoléon III qui se sont propulsés au pouvoir le 4 septembre. Proclamé officier de la Garde nationale dans le quartier de Belleville, il lance ses troupes dans le soulèvement avorté de la fin octobre 1870, et doit ensuite se cacher un temps pour échapper à la répression que le républicain Ferry rêve d’infliger en réalité à l’ensemble des ouvriers parisiens. Le 18 mars, il est tiré du lit par des amis qui lui apprennent l’affaire des canons de la butte Montmartre. Cette fois, l’heure de la révolution a vraiment sonné…

L’Insurgé est un roman très moderne pour son époque – Jules Vallès le rédige en 1882. Il peint par petites touches, en courts paragraphes d’une écriture nerveuse, un aperçu des événements à hauteur de participant, c’est-à-dire celle où on ne comprend pas immédiatement ce qui est en train de se passer, et fait passer le lecteur par les hauts et les bas de la lutte. Le récit ne manque pas de verve, mais une ironie aigre-douce, cinglant en particulier ce camp « républicain » qui louvoya avec la Commune avant de se retourner contre elle, contrebalance les moments plus lyriques. Vallès ne se montre jamais dupe de lui-même et se révèle un observateur souvent lucide du monde qui l’entoure. Le récit restitue la dynamique des événements qui précipitent le soulèvement, et plus largement l’époque. En revanche, de la Commune proprement dite, il n’est que peu question, et il s’agit pour moitié de la semaine de son agonie. Il est vrai que Vallès avait déjà largement écrit sur elle, durant son existence même, en relançant son journal Le Cri du Peuple durant les 72 jours de son existence.

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Il y a 150 ans : la Commune de Paris