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« En marche » ou sur routes, les cars Macron ?

Interview

Mis en ligne le 26 janvier 2017 Convergences Société

Un conducteur Ouibus, qui prend ses services depuis Lyon, a répondu à nos questions :

CR – Comment sont organisées vos semaines de travail ?

J – J’ai des services de 4 jours (par exemple l’aller-retour Lyon-Paris, Paris-Lille, en passant donc 1 nuit à Lille et 2 à Paris), 2 jours (aller, 1 découché, retour), ou plus rarement 1 jour, qui s’enchaînent avec énormément de week-ends travaillés. Il faut patienter dans notre roulement plus de 2 mois avant de trouver nos 2 repos hebdomadaires sur le samedi-dimanche. Énormément de découchés également, on est pas souvent chez soi. Avec l’ouverture du marché, nos roulements changent également très souvent, difficile de se projeter à plus de 2 mois...

CR – Est-ce que tu as le temps de voir quelque chose des villes de destination ?

J – Pas vraiment le temps de voir autre chose que des hôtels et des gares routières. D’ailleurs, les aménagements des gares routières n’ont pas du tout suivi l’explosion des nouvelles lignes. Les gares routières des lignes internationales (porte de Bagnolet ou Lyon-Perrache) ne nous sont pas accessibles et nous devons parfois réaliser des prises en charge très rapides, dans des endroits pas prévus pour, où les manœuvres sont compliquées, comme à Lyon-Part-Dieu, Porte Maillot ou encore Lille-Europe. Même la gare routière de Paris-Bercy, créée en 2012, commence depuis la loi Macron à être sous dimensionnée.

CR – Et le salaire ?

J – Avec plus de 2 000 euros net par mois, on est bien au-dessus des salaires que l’on touche sur des lignes départementales ou scolaires. Pourtant, mon taux horaire est modeste (10,48 brut de l’heure), et ne faire qu’un trajet par jour, même s’il est long, n’est pas générateur de beaucoup d’heures supplémentaires. Tout passe par des primes de découchés, de repas, de dimanche, de ‘performance’ (absentéisme, accidentologie). Et d’ailleurs, là aussi, la concurrence fait rage.

CR – C’est-à-dire ?

J – Le réseau Ouibus fonctionne avec des conducteurs embauchés par la SNCF (20 %), par des sous-traitants (50 %) et par des franchisés de l’ex réseau Starshipper (30 %)... Pour chaque sous-traitant et chaque franchisé, tu trouves des conditions de travail (notamment le montant des primes) différentes ! Aujourd’hui, la SNCF cherche à se débarrasser des conducteurs qu’elle a embauchés (parfois très récemment) pour leur faire rejoindre des sous-traitants avec des écarts de salaires qui peuvent atteindre 400 euros à la baisse ! On le sait, les prix des voyages sont très bas et les cars très peu remplis, les patrons cherchent donc déjà les économies.

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Numéro 110, janvier 2017