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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 29, septembre-octobre 2003 > DOSSIER : Altermondialisation : réforme ou révolution ?

DOSSIER : Altermondialisation : réforme ou révolution ?

Brésil : l’altermondialisation au pouvoir ?

Mis en ligne le 26 septembre 2003 Convergences Monde

L’élection triomphale de Lula, en octobre dernier, a suscité beaucoup d’enthousiasme au sein du mouvement altermondialiste. Le Parti des Travailleurs de Lula, c’est aussi la puissance invitante des forums sociaux mondiaux, à Porto Alegre. L’exemple du PT brésilien semblait permettre aux militants altermondialistes de présenter des programmes tangibles, des débuts de réalisation de leurs idées. D’expliquer qu’ils ne se contentent pas de condamner, mais qu’ils veulent agir sur la réalité.

Un bilan amer

Un an après, le bilan est amer. Le FMI avait annoncé le prêt de 30 milliards de dollars au Brésil, à condition d’avoir l’assurance, quel que soit le nouveau président, de la continuation de la politique d’austérité budgétaire de l’Etat brésilien, au service du paiement rubis sur ongle de la dette. Le PT a signé sans hésitation cet accord avec le FMI, et le gouvernement Lula a tenu parole.

En août, son gouvernement a fait voter par le parlement une réforme des retraites. 40 millions de Brésiliens ne disposent d’aucune retraite. Quant aux 17 millions de retraités brésiliens, 13 millions d’entre eux ne disposent que d’une pension mensuelle inférieure au salaire minimum (50 dollars). Pourtant, ce n’est pas leur sort que la loi change, mais celui… des fonctionnaires, qui gardaient l’essentiel de leur salaire en partant à la retraite. Au nom de « l’équité », cette situation est remise en cause. De plus, l’âge plancher de la retraite des cotisants passe de 48 à 55 ans pour les femmes, de 55 à 60 ans pour les hommes. Les députés brésiliens de droite et de gauche, altermondialistes ou pas, l’ont votée avec enthousiasme.

Début septembre, c’était au tour d’une réforme fiscale d’être votée : la nouvelle loi alourdit les impôts, mais ménage les intérêts des industriels. Un fonds de compensation aux exportations a ainsi été mis en place, un nouveau canal pour diriger des subventions publiques vers les entreprises.

En revanche les quelques promesses sociales de Lula attendront. 4 millions de paysans sans terre attendent toujours une réforme agraire qui s’attaquerait enfin aux grands propriétaires (ils sont 1 % des propriétaires à posséder 44 % des terres), alors que la répression continue de frapper les familles qui envahissent des terres laissées en friche. Quant au programme « Faim Zéro », il passera de 575 millions d’euros en 2003 à 134 millions d’euros seulement en 2004.

Bernard RUDELLI

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