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Accueil > Il y a 150 ans : la Commune de Paris

1871. La Commune et la question militaire, textes de Cluseret et Rosset rassemblés et présentés par Patrick Kessel

10-18, 1971, 381 p.

Mis en ligne le 18 mars 2021 Culture

Ce recueil constitué et présenté par un militant maoïste des années 60-70, Patrick Kessel, compile des textes sur les aspects militaires de la Commune de Paris, tout particulièrement ceux écrits par deux acteurs des évènements, tous deux délégués à la guerre de la Commune, tous deux anciens soldats de l’armée régulière.

À votre gauche, Gustave Cluseret, délégué au mois d’avril, passant à la postérité comme étant louche et peu recommandable et qui se révèle à la lecture des textes un esprit un peu schématique, trop sûr de ses qualités et pas assez de ses défauts. À votre droite, Nathaniel Rossel, remplaçant de Cluseret au début du mois de mai, soldat de carrière ayant rejoint la Commune pensant s’y battre contre les Prussiens – il déchantera !

La lecture des textes de l’un comme de l’autre ne peut que convaincre que la « question militaire » à laquelle faisait face la Commune était surtout une question politique, celle d’appuyer la révolution sociale en cours par l’organisation armée du prolétariat, la garde nationale. Plus milice urbaine que corps expéditionnaire capable de « marcher sur Versailles », cette force qui avait perdu confiance en ses capacités strictement militaires après les longs mois de siège soutenus contre l’armée prussienne – et les quelques sorties ratées aux portes de Paris –, avait pour meilleure arme non de brandir le fusil mais de faire lever celui de l’adversaire. Le 18 mars, quand la troupe vient chercher les canons à Montmartre, ce ne sont pas les balles qui les font reculer : c’est la fraternisation avec la population. Et les Versaillais ne se sont su à l’abri que quand ils ont cadenassé leur armée sur la plaine de Satory, bien protégée des influences extérieures.

Que la garde nationale ait manqué de la structuration sans laquelle elle ne pouvait être efficace, c’est une certitude, et c’est ce dont Cluseret et Rossel, alors aux commandes, cherchent à se dédouaner en rejetant la faute sur d’autres. La multiplication des commandements sans que les ordres ne soient exécutés a eu pour conséquence la sous-utilisation du matériel, la mauvaise estimation des forces de l’ennemi, l’impréparation de la défense dans la ville (barricades, etc.). Mais les critiques amères des deux ex-délégués à la guerre sur le fonctionnement chaotique de la garde nationale ne doivent pas nous faire oublier que la révolution chauffée à blanc – à rouge ! – est un matériau politique qui peut brûler les doigts des cerveaux trop étriqués, notamment ceux des militaires !

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Il y a 150 ans : la Commune de Paris