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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 139, juin 2021

Recommandations pour poursuivre la lecture...

Des extraits de critiques de livres, que vous pourrez retrouver sur notre site

Mis en ligne le 15 juin 2021 Convergences

La semaine sanglante : mai 1871, légendes et comptes

De Michèle Audin

Libertalia, 2021, 264 p., 10 €

Combien de communards l’armée versaillaise a-t-elle tués pendant la Semaine sanglante ? « Nous avons, avec certitude, précise l’auteur, 10 000 morts de la Semaine sanglante inhumés dans les cimetières parisiens », nombre qui monte à 15 000 avec les morts en détention. Une estimation basse, ajoute-t-elle, car il ne compte pas les nombreux corps que l’on n’a pas retrouvés.

Voir également sur notre site la critique de deux de ses romans sur le sujet (Comme une rivière bleue, et Josée Meunier, 19, rue des Juifs) et la présentation de son blog, véritable mine d’or pour tous ceux qui s’intéressent à la Commune.


Un livre sur une sale histoire franco-camerounaise

Otage judiciaire : 17 ans de prison pour rien

De Michel Thierry Atangana, avec Anna-Véronique El Baze

Le Cherche midi, 2021, 225 p., 18 €

« Otage judiciaire » est le récit par lui-même de la descente aux enfers de Michel Atangana, cadre financier pris dans une lutte de pouvoir qui le conduira à être emprisonné 17 ans au Cameroun pour avoir refusé de faire un faux témoignage contre un personnage qui portait ombrage au président Paul Biya. Citoyen français, Atangana dut attendre treize ans, pour qu’un représentant du consulat de France vienne lui rendre visite en octobre 2010. Qu’est-ce qui explique l’inaction des autorités françaises ? Le fait qu’il ait la peau noire se demande Atangana. Mais il est certain que les intérêts économiques français au Cameroun sont tels que Paris ne voulait rien faire qui puisse déplaire au dictateur camerounais. Finalement Biya a fait libérer Atangana dans le cadre d’une grâce collective concernant plus de 2 000 détenus.


Tea Rooms

De Luisa Carnés

La Contre Allée (La Sentinelle), 2021, 256 p., 21 €

Ce roman espagnol avant-gardiste, fut publié en 1934. Membre du PCE stalinien, l’autrice avait défendu le droit de vote des femmes. Pendant la guerre civile (1936-39), elle se consacre à du théâtre engagé. Des maisons d’édition espagnoles s’attachent aujourd’hui à rééditer ses œuvres oubliées.

Nous sommes donc à Madrid, au début des années 1930, la République vient d’être mise en place et la crise économique sévit. Matilde, la jeune héroïne du roman, finit par être embauchée dans un grand salon de thé, où elle côtoie des serveurs, des employées, une femme de ménage, tous travaillant dix heures par jour pour un salaire dérisoire.

Certaines formulations ont un parfum de « réalisme socialiste », et rappellent les liens de l’autrice avec le Parti communiste espagnol, stalinien s’il en fut, dont la politique allait contribuer à étouffer la révolution espagnole. Le roman n’en montre pas moins la condition des femmes. La chronique sociale est juste et intéressante, les personnages attachants et complexes. Le bouillonnement politique de l’Espagne du début des années 1930 est sous nos yeux, comme le poids de la religion, l’hypocrisie qu’elle fait régner, et l’éveil de bien des consciences.


L’inconnu de la poste

De Florence Aubenas

L’Olivier, 2021, 240 p., 18,90 €

Dans ce reportage social romancé, inspiré d’un fait divers réel, Florence Aubenas dresse le portrait d’une société provinciale désenchantée. Le personnage principal, Gérald Thomassin, acteur prodige devenu étoile filante, n’a plus pour lui que ses souvenirs de tournages et ses rôles de voyous, entre défonce et débrouille. De l’autre côté de la rue, le petit bureau de poste survit, tenu par la fille de l’adjoint au maire. Dans cette région réputée dynamique, entre Lyon et Genève, le déclassement est pourtant présent. Un meurtre atroce survient, et ce sont les spasmes de la justice, qui patine et éclabousse les personnages, comme le lecteur. Le mystère lié au genre polar ajoute à la force de ce roman.


L’invention du colonialisme vert : pour en finir avec le mythe de l’éden africain De Guillaume Blanc

Flammarion, 2020, 326 p., 21,90 €

Historien de l’environnement et spécialiste de l’Afrique contemporaine, Guillaume Blanc dénonce dans cet ouvrage la gestion des parcs nationaux en Afrique. La mise en place et l’administration de ces parcs s’accompagne d’une grande violence envers les populations qui y vivent. C’est la colonisation qui a causé les plus grands dommages aux espaces naturels du continent africain, tout comme le néo-colonialisme continue actuellement à surexploiter ses ressources naturelles. Autant le pastoralisme est présenté comme respectueux de la nature en Vanoise ou dans les Cévennes, autant il est quasiment criminalisé dans les parcs nationaux africains, quitte à raser des villages entiers et exiler en ville leurs habitants condamnés à y (sur)vivre de manière bien moins écologique. Un paradoxe qui s’explique, selon l’auteur, par une vision postcoloniale, utilitariste, moralisatrice et méprisante des pays d’Afrique et de leurs habitants.

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