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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 139, juin 2021

Au premier tour des élections régionales : votons Lutte ouvrière

Éditorial des bulletins L’Étincelle du 7 juin 2021

Mis en ligne le 15 juin 2021 Convergences

Sur fond de campagne pour les Régionales dont le premier tour aura lieu le dimanche 20 juin, Macron est parti à la rencontre de la population, pour un « tour de France ». Il a surtout entendu la colère des classes populaires, Gilets jaunes ou retraités, une colère qu’il craint au point qu’il remballe jusqu’à 2022 sa réforme des retraites. Question « inflammable » qui risquerait de « remettre des millions de Français dans la rue », lui ont dit ses amis !

L’insécurité en boucle

En fait Macron, comme la droite et l’extrême droite, se sert des régionales comme d’un tremplin pour la présidentielle de 2022. Tous ont enfourché le thème de la « sécurité » : davantage de policiers, davantage de répression, davantage de prisons, c’est ça qu’on voudrait ? Jusqu’au PCF, qui lui aussi déclare que la sécurité est sa priorité. Pour Macron, quasiment chaque fait divers a été le prétexte à ajouter un étage au millefeuille des lois sécuritaires et scélérates : loi de « sécurité globale », loi « séparatisme », « lutte contre le terrorisme ». Toutes faisant assaut de démagogie xénophobe et raciste. Le spectacle donné en haut lieu est à vomir.

Mais de quelle violence parle-t-on au juste ?

Les violences en général n’ont pas augmenté, si ce n’est du côté de celles faites aux femmes, dont les meurtres par leurs conjoints ou ex-conjoints, mais on a compris que cette question n’était pas leur priorité.

Si un sentiment d’insécurité existe, c’est celui du million de personnes supplémentaires qui sont passées sous le seuil de pauvreté ; celui des centaines de milliers qui ont perdu leur emploi, celui de l’ensemble des travailleurs dont les revenus ont chuté et dont les conditions de travail et de vie sont devenues plus dures. Et le patronat a profité du Covid pour en rajouter. Le fléau touche particulièrement les jeunes, qui craignent pour leur avenir. Au total, un million des moins de 30 ans vivent sous le seuil de pauvreté. Les 18-24 ans sont exclus des minima sociaux et ont eu toutes les difficultés à trouver des revenus durant la crise sanitaire, qu’il s’agisse de jobs étudiants ou d’un véritable emploi.

L’insécurité est en fait sociale. C’est le pouvoir exorbitant des richissimes sur les plus pauvres. D’un côté les profits record du CAC 40, de l’autre la pauvreté grandissante. D’un côté des milliardaires français qui ont vu leur fortune augmenter de 40 %, de l’autre huit millions de personnes dépendantes de l’aide alimentaire, entre mars 2020 et mars 2021. Ce que défendent les grands partis, de gauche comme de droite ou d’extrême droite, au pouvoir comme dans l’opposition, c’est au fond cette violence sociale, qui consiste à faire payer la crise aux classes populaires.

Quelles sont nos priorités ?

La sécurité, oui. Mais sécurité de l’emploi, des salaires, des indemnités de chômage, des retraites. La qualité des services publics de santé, d’éducation, de transport. L’accès au logement. L’accès aux études et à des bourses pour nos enfants. Et tant d’autres choses qui nous font défaut.

Comment les imposer ? Certainement pas par des élections, régionales ou présidentielle, où même les prétendus partis de gauche s’alignent sur les thèmes réactionnaires et nationalistes de leurs rivaux de droite en nous mettant en garde contre les migrants et les étrangers, en nous faisant croire que nous serions économiquement protégés par des frontières. Notre seule force, au contraire, ce sont nos luttes et les alliés que nous pouvons trouver, pour leur succès, en dehors de ces barrières artificielles que sont les frontières nationales, parmi les millions de travailleurs et de jeunes qui se battent farouchement dans le monde entier, de la Colombie à l’Algérie, de la Palestine au Pérou…

Pour affirmer cela, votons Lutte ouvrière, pour les seules listes de candidats à ces Régionales qui portent nos intérêts de travailleurs et affirment des perspectives révolutionnaires. À l’opposé de ces discours réactionnaires secrétés en haut lieu qui empoisonnent actuellement l’atmosphère politique.

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