Quinze kilomètres à pied par jour en Amazonie
Mis en ligne le 18 février 2021 Convergences Entreprises

Dans les entrepôts Amazon qui ne sont pas encore dotés du système de Brétigny-sur-Orge, les pickers arpentent les allées et prennent les produits pour préparer les commandes. Le travail se fait avec les mains et, surtout, avec les pieds, car il faut parcourir au minimum quinze kilomètres chaque jour. Les gestes répétitifs et le port de charges lourdes sont à l’origine de douleurs articulaires et musculaires.
L’encadrement des travailleurs est sous-traité à un scan qui indique la liste des marchandises à rassembler, l’itinéraire à suivre et surtout le temps à respecter sous forme d’un compte à rebours. Il contraint donc à une certaine vitesse… et à une certaine prise de risque. Plus d’un millier d’accidents du travail ont été recensés en 2019 [1], et c’est probablement plus quand on sait que la hiérarchie dissuade les intérimaires de les déclarer.
Dans les entrepôts où sont introduits des robots, paradoxalement, la journée de travail s’allonge encore. Les patrons ne souffrent pas de temps mort pour amortir leurs machines. Et Amazon s’y connait en la matière : en 2019, les heures supplémentaires ont déjà cru de 58 %.
[1] Ces chiffres viennent de l’étude réalisée par le cabinet Progexa pour les élus du CSEC d’Amazon.