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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 12, novembre-décembre 2000

Points de vue

Pour une coordination démocratique et transparente

Mis en ligne le 1er décembre 2000 Convergences Politique

Dans cette rubrique, les lecteurs font part de leurs réactions ou points de vue. Nous leur demandons simplement de respecter les contraintes d’une pagination forcément limitée. Ces points de vue, comme les informations qui sont rapportées, n’engagent évidemment que leur auteur.


« Seule la vérité est révolutionnaire » Lénine

Répondant à l’invitation au débat de Raoul Glaber (CR N°10, p.25) je reviens sur la démocratie dans les Coordinations sujet sur lequel, il a une présentation des faits… surprenante.

« Le seul moyen pour qu’un mouvement gréviste aille jusqu’au bout de ses possibilités, c’est qu’il se donne une direction totalement élue et révocable par les grévistes eux-mêmes » assure-il. Il a raison. Mais pourquoi les militants de LO n’ont-ils pas agi en ce sens et écouté leur camarade Glaber !

Deux tentatives ont eu lieu pour mettre sur pied des coordinations « élues et révocables par les grévistes eux-mêmes ». La première à l’initiative, non de militants LO, mais d’Alain Vrignaud, Secrétaire de l’UASEN-CGT qui avait préparé des mandats pour les délégués élus par les assemblées départementales pour siéger à la coordination du 11 mars. L’initiative a été sabotée par FO et par des démagogues non identifiés au cri de « Tout le monde vote ». Les représentants élus de 55 établissements du 91 ont été refoulés par la tribune.

Le 15 mars, à la coordination départementale du 92, un camarade de SUD et moi (syndiqué CGT), avons proposé que l’AG de chaque établissement en grève élise un délégué (révocable à tout moment) pour constituer une coordination transparente et contrôlée par les grévistes. Les militants de Lutte ouvrière (en particulier celui de Courbevoie, l’un des trois inamovibles « présidents » des Coordinations, et un autre, d’Argenteuil, militant LO depuis une trentaine d’années) s’y sont farouchement opposés, bataillant pendant une heure avant d’être largement mis en minorité. L’un s’est abstenu, l’autre a voté publiquement contre l’élection de délégués.

Bien entendu, les camarades de LO présents dans toutes les AG départementales se sont bien gardés, tout au long de la grève, de quelque initiative en ce sens.

C’est au pied du mur qu’on voit le maçon. Qu’en dit Raoul Glaber ?

En réalité, si les camarades de LO se sont opposés à ces initiatives, c’est que, incapables de proposer une politique alternative, ils redoutaient que des élections démocratiques ne leur accordent pas la place de direction auto-proclamée et incognito de la Coordination qu’ils s’étaient arrogée.

Ils ont préféré (ce que reflètent les articles de CR), se démarquer des syndicats et se trouver un rôle, en spéculant sur les sentiments anti-organisations.

Profitant du fait que personne ne se connaissait, les militants de LO incognito se sont incrustés à la tribune. Ils se sont relayés anonymement parmi les intervenants (environ 1/3 des interventions de la salle provenaient d’eux) et se sont mutuellement acclamés. Ils ont tenté de faire désigner en AG (un millier de personnes ne se connaissant pas) une « délégation » pour accompagner les négociateurs syndicaux, refusant que ces délégués soient élus par les AG départementales (où les gens se connaissent). Ils ont fait adopter, sous couvert de considérations techniques, la mise en place d’un « collectif » informel et incontrôlable qui, malgré les limites expressément mises lors du vote, prit rapidement des initiatives politiques : communiqués signés de la coordination, monopolisation du micro des sonos, édition d’une affiche, collecte d’argent. Qui étaient ses membres ? Qui les avait mandatés ? Qui pouvait les révoquer ? Où, quand se réunissaient-ils ? 99,5 % des grévistes l’ignoraient. C’est donc bien une direction clandestine, incontrôlée, non élue et non révocable que LO a pris l’initiative d’instituer.

Quand R. Glaber assure (CR N°9, p.10) que les camarades de Lutte ouvrière « ont milité pour que les grévistes se donnent les moyens de diriger démocratiquement leur mouvement », c’est de l’humour, ou de la Novlangue ! A moins que ce ne soit un objectif. Et que dans le prochain mouvement LO ne mette en accord ses paroles et ses actes. C’est ça qui serait chouette !

Richard Moyon (Paul-Louis Poireau Junior-PLP²)

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