Chronologie
De la guerre franco-prussienne à la Commune de Paris
Mis en ligne le 18 mars 2021
1860
Rattachement de Belleville, Montmartre et Charonne à Paris. De 1860 à 1870, la population parisienne double, atteignant presque deux millions d’habitants.
25 mai 1864
Le droit de grève est toléré sous certaines conditions. Les coopératives et les mutuelles ouvrières se multiplient ainsi que les grèves.
29 septembre 1864
Fondation de l’Association internationale des travailleurs à Londres.
6 juin 1868
Autorisation des réunions publiques (sous stricte surveillance).
12 janvier 1870
Obsèques de Victor Noir, journaliste républicain, assassiné deux jours auparavant par le prince Pierre Bonaparte. Son enterrement réunit 100 000 personnes et devient un symbole de la lutte contre le Second Empire.
19 juillet 1870
Louis-Napoléon Bonaparte déclare la guerre à la Prusse.
23 juillet 1870
Première adresse de l’Internationale sur la guerre franco-allemande écrite par Marx. « Tandis que la France et l’Allemagne officielles se précipitent dans une lutte fratricide, les ouvriers de France et d’Allemagne échangent des messages de paix et d’amitié. Ce fait unique, sans parallèle dans l’histoire du passé, ouvre la voie à un avenir plus lumineux. »
4-6 août 1870
Premières défaites de l’armée française.
14 août 1870
Échec de la tentative de soulèvement des blanquistes qui attaquent la caserne de la Villette au cri de « Vive la Commune ! ». Gambetta demande leur mise en jugement.
2 septembre 1870
Napoléon III capitule à Sedan et est fait prisonnier.
4 septembre 1870
Les manifestants parisiens envahissent l’Assemblée nationale et la République est proclamée à l’Hôtel de Ville. Des hommes politiques bourgeois se mettent à la tête du soulèvement et forment un gouvernement dit de la « Défense nationale » présidé par Trochu. Ce gouvernement, par peur de la révolution, se transforme rapidement « en un gouvernement de la Défection nationale » (Karl Marx).
5-6 septembre 1870
Formation du Comité central républicain des Vingt arrondissements, émanation de « comités de vigilance » formés dans chaque arrondissement de Paris.
9 septembre 1870
Seconde adresse de l’Internationale sur la guerre franco-allemande écrite par Marx.
19 septembre 1870
Début du premier siège de Paris, encerclée par une armée de180 000 soldats prussiens.
Fin septembre 1870
La Garde nationale parisienne compte 250 bataillons et regroupe 300 000 hommes dont une majorité issue des quartiers populaires.
31 octobre 1870
Journée insurrectionnelle à Paris contre les volontés de capitulation du gouvernement. L’Hôtel de Ville est occupé quelques heures par les insurgés, guidé notamment par Auguste Blanqui et Gustave Flourens. Ils sont contraints de l’abandonner dans la soirée.
1er novembre 1870
Plusieurs émeutiers du 31 octobre sont arrêtés.
Décembre 1870
Paris assiégée est en proie à la misère et à la faim.
6 janvier 1871
« Affiche rouge » collée dans Paris et signée par le Comité central des Vingt arrondissements. Elle appelle à la formation de la Commune.
19 janvier 1871
Bataille de Buzenval. Les généraux français tentent une sortie en direction de Versailles. La percée est un échec et les pertes sévères dans les rangs de la Garde nationale parisienne. La colère contre le gouvernement de « la défense nationale » monte.
22 janvier 1871
Nouvelle tentative d’insurrection tentée par des militants blanquistes, mais les quartiers populaires ne suivent pas. La répression par la police fait cinq morts. L’antagonisme de classe est de plus en plus évident entre le gouvernement et la population parisienne.
29 janvier 1871
Signature de l’armistice par le gouvernement de la défense nationale.
8 février 1871
Élection d’une Assemblée nationale qui donne une majorité large aux royalistes et bonapartistes après une campagne électorale désignant Paris comme le camp favorable à la guerre.
15 février 1871
Dix-huit des vingt bataillons de la Garde nationale parisienne « se fédèrent ». Un Comité central est mis en place.
17 février 1871
Adolphe Thiers est nommé « chef du pouvoir exécutif » par l’Assemblée nationale.
26 février 1871
Signature des préliminaires de paix à Versailles. La France perdra l’Alsace et une partie de la Lorraine. Les canons de la Garde nationale sont déplacés pour les mettre hors d’atteinte des armées prussiennes.
1er mars 1871
Les soldats prussiens entrent à Paris et défilent sur les Champs-Élysées. Paris est une ville morte.
7-10 mars 1871
L’Assemblée nationale vote plusieurs décisions :
– elle siégera à Versailles plutôt qu’à Paris ;
– le moratoire des loyers et des effets de commerce est abrogé ;
– la solde des gardes nationaux – seule source de revenu pour beaucoup de Parisiens privés de travail depuis le début du siège de Paris – est supprimée.
11 mars 1871
Plusieurs journaux républicains sont interdits.
15 mars 1871
Constitution définitive du Comité central de la Garde nationale. Les délégués sont élus et révocables.
17 mars 1871
Arrestation de Blanqui dans le Lot.
18 mars 1871
Thiers tente de faire enlever par l’armée les canons de la Garde nationale. La réaction populaire spontanée empêche l’opération, la troupe fraternise avec les insurgés, des barricades sont dressées. Les généraux Lecomte et Clément Thomas sont fusillés par leurs propres soldats. Thiers et son gouvernement fuient à Versailles, suivis par une grande partie de la population bourgeoise de Paris. Le Comité central de la Garde nationale s’installe à l’Hôtel de Ville : le pouvoir lui est tombé entre les mains.
19 mars 1871 – 28 mars 1871
Le Comité central de la Garde nationale annonce la tenue d’élections communales. Pendant dix jours, il prend des mesures d’urgence, dont la remise en marche sous son contrôle des principaux services publics ; la liberté de la presse ; la libération des prisonniers politiques ; la suspension de la vente des objets déposés au Mont-de-Piété ; le rétablissement de la solde des gardes nationaux ; le rétablissement du moratoire sur les loyers et échéances.
22 mars – 4 avril 1871
Première série de mouvements communalistes en province (Narbonne, Saint-Étienne, Toulouse, Lyon, Marseille, Le Creusot…).
26 mars 1871
Élections de la Commune de Paris : les habitants des quartiers populaires se déplacent massivement et élisent des candidats « à leur image », dont trente-trois ouvriers (sur soixante-un membres siégeant à l’Assemblée communale).
28 mars 1871
Proclamation solennelle de la Commune de Paris à l’Hôtel de Ville.
29 mars 1871
La Commune nomme dix commissions. L’armée permanente est abolie. Les trois derniers termes des loyers sont annulés et les ventes du Mont-de-piété (prêt sur gages) suspendues.
2 avril 1871
Séparation de l’Église et de l’État.
Les Versaillais attaquent Courbevoie et exécutent sommairement les prisonniers.
3-4 avril 1871
Échec de la sortie sur Versailles de la Garde nationale. Mort de Flourens et de Duval.
5 avril 1871
Décret des otages voté par la Commune en riposte aux exécutions versaillaises (trois otages seront fusillés pour un communard exécuté). Il ne sera jamais appliqué.
11 avril 1871
Constitution notamment sous l’impulsion d’Élisabeth Dmitrieff de l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés.
19 avril 1871
Les troupes de Versailles s’emparent d’Asnières.
Publication de la « déclaration de la Commune de Paris Au peuple français ».
20 avril – 27 avril 1871
Interdiction du travail de nuit dans les boulangeries.
Réquisition des logements vacants.
Interdiction des amendes et des retenues sur salaire.
1er mai 1871
Instauration d’un Comité de salut public.
3 mai 1871
Prise par les Versaillais de la redoute du Moulin-Saquet pendant la nuit du 3 au 4 mai, trois cents morts.
9 mai – 13 mais 1871
Prise du fort d’Issy puis du fort de Vanves par l’armée versaillaise.
15 mai 1871
Appel de la Commune aux grandes villes de France.
Publication du « manifeste de la minorité » qui s’oppose au Comité de salut public.
16 mai 1871
La colonne Vendôme est abattue (après deux essais).
17 mai 1871
Égalité de traitement entre les enfants légitimes et naturels, ainsi qu’entre les épouses et les concubines pour la perception des droits et pensions.
19 mai 1871
Décret de laïcisation de l’enseignement.
21 mai 1871
Début de la Semaine sanglante : la répression versaillaise fera entre 20 et 30 000 morts.
Les troupes de Versailles entrent dans Paris par la porte de Saint-Cloud.
23 mai 1871
Les troupes versaillaises occupent Montmartre.
24 mai 1871
Le Quartier latin est pris et les exécutions sommaires se multiplient.
25 mai 1871
La Commune tient sa dernière séance dans la mairie du XIe arrondissement.
25 mai 1871
Combats place du Château d’Eau, à la Butte aux Cailles, boulevard Voltaire.
26 mai 1871
Les Versaillais prennent le contrôle du Faubourg Saint-Antoine.
Exécution de 50 otages rue Haxo par des Parisiens acculés.
27 mai 1871
L’armée versaillaise avance dans les quartiers populaires de Belleville et Ménilmontant.
Derniers combats au Père-Lachaise : 147 prisonniers sont exécutés devant le « mur des Fédérés ».
28 mai 1871
Belleville est pris : les barricades de la rue Ramponneau et rue de la Fontaine-au-Roi tombent. Des milliers de communards sont exécutés sans jugement et jetés dans des fosses communes.
30 mai 1871
Marx écrit La guerre civile en France, analyse à chaud des évènements. Il livre le secret de la Commune : c’est un « gouvernement de la classe ouvrière ».
Et après…
La traque des Communards continue pendant des mois. Après des jugements sommaires, des communards comme Louis Rossel ou Théophile Ferré sont exécutés. Des milliers de communards sont déportés en Nouvelle-Calédonie tandis que ceux qui ont échappé à la répression se réfugient à l’étranger. Une loi d’amnistie sera votée en 1880.