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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 48, novembre-décembre 2006

Dans notre courrier

Mis en ligne le 27 novembre 2006 Convergences Monde

Questions sur la Russie ?

[À propos du dossier sur la Russie]... j’ai en effet deux interrogations qui sont plus des questions que des critiques.

La première concerne l’affirmation selon laquelle « dans le milieu des années 1970, l’économie soviétique (...) était déjà en stagnation » (page 12). Je crois qu’il serait plus juste de parler, à partir de 1970-71, d’une véritable régression (plutôt que d’une simple stagnation) qui se reflète dans le gigantesque bond en avant de la mortalité infantile (+ 20 % entre 1972-73 et 1975-76 pour les 0 à 4 ans), l’apparition d’une surmortalité masculine due en petite partie à l’alcoolisme et en grande partie aux morts violentes (suicides, accidents du travail, homicides etc.), et la diminution notable de la contribution de l’URSS au commerce mondial.

Lorsqu’il est écrit (page 17) que l’espérance de vie est passée de 63,8 ans en 1990 à 58,8 ans en 2005 cela donne l’impression que le recul a commencé en 1990. Ce qui n’est pas exact. Cette espérance de vie était de 66,2 ans en 1965 contre 65 ans en 1970. C’est à dire que pendant les quatre décennies comprises entre 1965 et 2005 la baisse a été continue (- 7,4 ans au total, ce qui est considérable) et ne date donc pas de la réintroduction du capitalisme. Faute de statistiques précises et fiables sur l’économie de la période soviétique, il est difficile d’en dire beaucoup plus mais ce serait un sujet à creuser. Tout cela pour conclure que lorsque se sont produits les événements de 1990-91, l’édifice, passablement vermoulu, s’est écroulé à la première pichenette... Mais les tenants de la restauration du capitalisme n’ont fait que continuer cette régression en l’amplifiant considérablement et en lui faisant franchir un bond qualitatif.

De même est-il juste d’affirmer que les économies de l’actuelle Communauté d’États indépendants étaient « jadis totalement intégrées » (page 14) ? Je sais que c’est là une affirmation que nous avons répétée pendant des décennies mais, aujourd’hui, j’ai des doutes. On a l’impression que la réintroduction du capitalisme en URSS a surtout signifié un effondrement économique net et sans bavure dans la partie proprement russe de la Fédération de Russie alors que les républiques baltes et celles d’Asie centrale se tiraient plutôt mieux d’affaire (même si cela n’indique pas nécessairement une situation économique florissante dans ces pays). Cela signifie peut-être que si une intégration existait au niveau des grandes infrastructures, de l’énergie et de la production de matières premières, de nombreux autres secteurs économiques (plus ou moins parallèles et surtout développés dans le domaine de la production et de la distribution des biens de consommation courante à petite et moyenne échelles) échappaient partiellement ou totalement au contrôle de la bureaucratie qui s’exerçait surtout sur le centre russe...

L. S. Bayonne


Et le Congo-Kinshasha ?

Je suis effrayé par le silence de LO à propos de la guerre inter-impérialiste au Congo-Kinshasha. Neuf mois de guerre et près de 4 millions de morts et presque rien dans la presse dite « d’extrême gauche ». Voir le livre que je vous ai envoyé : Marie-France Cros et François Misser, Géopolitique du Congo (Éd. Complexe). Vous noterez que même Le Prolétaire a bâclé la question en deux lignes et deux erreurs. Je suis désespéré.

À quand le retour des manifestations contre l’impérialisme américain (Irak) et l’impérialisme français et européen (Congo-Kinshasha, Liban, Côte d’Ivoire, etc.) ? La tâche première d’un marxiste est la dénonciation des crimes de l’impérialisme de « son » pays et non de celui (c’est beaucoup plus facile) de l’impérialisme d’à côté. Il faut dénoncer et combattre (manifs) tous les impérialismes et non suivre le chauvinisme gaullo-stalinien.

A. W. Toulouse

Nous partageons ton opinion qu’un marxiste doit combattre d’abord son propre impérialisme. Un peu moins ton enthousiasme pour les manifs qui sont parfois un moyen de combattre et beaucoup plus souvent, hélas, une façon de se faire croire qu’on combat. Mais comme il nous reste au moins nos plumes nous essaierons de réparer dans un prochain numéro de CR le silence que tu nous reproches à propos du Congo-Kinshasha.

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