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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 108, novembre 2016

Renault

Vous reprendrez bien un plan de compétitivité pour la route ?

Mis en ligne le 10 novembre 2016 Convergences Entreprises

La direction de Renault présente au fil de réunions bimensuelles un nouvel « accord de compétitivité » dont elle voudrait nous faire avaler la pilule. Le premier du genre datait de 2013. Signé par trois syndicats, il aboutissait à 7 000 suppressions d’emplois entre 2013 et 2016, la hausse de la précarité par le recours massif à l’intérim dans les usines (8 000 intérimaires actuellement) et la sous-traitance (5 000 travailleurs d’entreprises sous-traitantes dans les centres d’ingénierie), l’augmentation du temps de travail dans les usines et le blocage des salaires.

En 2013, Renault invoquait une crise des ventes. Aujourd’hui, au contraire, les ventes se portent au mieux. Mais le menu du nouveau plan est encore plus indigeste.

Dès le début des discussions avec les syndicats pour ce deuxième accord que Renault espère obtenir avant fin décembre 2016, Thierry Bolloré, directeur général à la compétitivité, a annoncé la couleur en disant que c’est seulement « la moitié du déficit de compétitivité des usines françaises qui a été comblée ». Il faudrait donc en remettre une louche.

Et la direction a annoncé un projet de « modulation » du temps de travail qu’elle définit ainsi : « un système permettant de faire varier les horaires de travail des salariés en fonction de l’activité de l’entreprise, en alternant des périodes de haute et de basse activité ».

L’objectif est de supprimer la référence hebdomadaire aux 35 heures et de profiter de l’annualisation du temps de travail pour faire travailler plus quand ça lui chante.

Des mesures de flexibilité faisaient déjà partie de l’accord 35 heures. L’accord de compétitivité de 2013 les avait aggravées en supprimant les « compensations » à cette flexibilité, négociées au niveau de chaque site : il s’agissait de jours de repos supplémentaires, qui ont donc sauté. La nouvelle étape prévue par la direction c’est de faire que les périodes dites « hautes », où on peut vous allonger la journée de travail et imposer des samedis obligatoires, puissent désormais durer six mois, au lieu d’un maximum de quatre mois précédemment. Six mois où on pourrait rallonger la journée de travail d’une heure et demie ou faire bosser les samedis sans paiement des heures supplémentaires, ces heures devant être récupérées en période de « basse activité » et aux dates choisies par la direction. Quant au délai pour prévenir des allongements d’horaire, il était de quinze jours, il passerait à une semaine. Même pas le temps de se retourner.

Concernant les effectifs, la direction n’en parlera que lors des prochaines séances de négociations. Mais les objectifs généraux qu’elle se donne en nombre de véhicules produits en moyenne par salarié correspondraient à une baisse à terme de 30 % des effectifs sur les chaînes de montage pour une production équivalente à celle d’aujourd’hui.

Le mécontentement qu’ont suscité les informations sur l’aggravation de la « modulation » du temps de travail a conduit à un premier débrayage dans une partie des sites Renault : environ 800 grévistes le jeudi 27 octobre dans les usines de Cléon, Flins et Sandouville et dans le centre technique de Lardy. Ce n’est qu’un petit coup de semonce. Les semaines à venir diront si le ras-le-bol accumulé depuis des années se transformera en colère face à ces nouveaux coups de la direction.

25 octobre 2016, Lucien MASSA

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Numéro 108, novembre 2016

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