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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 43, janvier-février 2006

Editorial

Une année sans élections... euh...

Mis en ligne le 13 janvier 2006 Convergences Politique

Une année sans élections... mais pas sans visées électoralistes. Nous sommes encore à quinze mois des prochaines présidentielles et pas une semaine ne se passe sans un sondage sur la situation dans le peloton des candidats. Même pas des candidats d’ailleurs, mais des candidats à la candidature. On en est encore aux pré-séries éliminatoires. Et voilà que Dominique de Villepin serait passé devant Nicolas Sarkozy, ou que Ségolène Royal aurait doublé Jack Lang. Et de supputer si les uns ou les autres ont des chances de faire le trou ou peuvent vraiment tenir le rythme.

Si l’enjeu de la compétition était simplement de savoir qui va aller en finale, on pourrait suivre l’affaire d’un œil amusé (bien que moins passionné sans doute que pour la coupe du monde du printemps prochain en Allemagne). Mais à l’heure de « la crise de la politique » comme le répètent les politologues (traduire simplement : à un moment où le bon peuple a perdu toute illusion sur les politiciens de droite ou de gauche) tout ce tintouin a aussi une autre fonction : tenter quand même de faire croire que le sort des classes populaires, dépend de ce qui va sortir des urnes en 2007.

Et pour ça tout le monde s’y met. Voir l’appui des médias de toutes obédiences à l’initiative de stars de la musique, du théâtre ou du sport pour persuader la jeunesse des banlieues d’aller s’inscrire sur les listes électorales. Une initiative venue de toute évidence de la gauche, sinon de la gauche de la gauche, mais encouragée par la droite (celle-ci a raison d’ailleurs, après tout elle n’a pas moins de chance de pêcher quelques voix de ce côté tant le discrédit du PS y est aussi grand que le sien).

Bien sûr, l’extrême gauche a dû elle-même entrer dans la course. Le mois dernier Arlette Laguiller a été désignée pour porter les couleurs de son organisation par le congrès de LO. Ce mois-ci Olivier Besancenot va de toute évidence l’être à son tour par celui de la LCR. La nécessité de se prémunir contre les dispositions qui veulent qu’il faille recueillir au moins 500 signatures de maires ou autres élus explique et justifie cette précipitation.

Il n’empêche ! Focaliser l’attention sur des élections qui auront lieu dans plus d’un an alors que les attaques contre les conditions de vie et de travail redoublent est bien une manière d’aider à faire patienter et passer la pilule.

Certes, la triste fin des mouvements ou explosions sociales du dernier trimestre 2005, des grèves sabotées de la SNCM, la RTM ou la SNCF jusqu’à la révolte fourvoyée et enlisée des jeunes des banlieues, a peut-être douché quelque peu les volontés de riposte et les espoirs dans la lutte.

C’est pourtant par celle-ci que les travailleurs et les classes populaires ont une chance de changer leur sort, de forcer patrons et gouvernement à reculer, remballer les projets scélérats et revenir sur les mesures iniques déjà mises en œuvre. Pas dans les élections qui n’apporteront rien que le vainqueur soit Sarkozy ou Villepin, ou même qu’un ou une PS quelconque prenne la succession de Jacques Chirac.

La tâche des révolutionnaires reste donc pour l’essentiel de s’impliquer dans la lutte de classe, sur le terrain et sur les problèmes qui touchent les classes populaires, et pour cela s’implanter dans les quartiers et surtout dans les entreprises, là où les combats peuvent être un jour décisifs.

Et même si dans des élections encore lointaines l’extrême gauche devait se présenter en ordre dispersé, les différentes organisations estimant à juste ou fausse raison qu’elles ont un programme ou une politique spécifiques à y défendre, cela ne justifierait pas de ne pas tenter d’unir nos forces (au moins d’en explorer la possibilité) dans les prochaines grèves et luttes.

8 janvier 2006

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Réactions à cet article

  • Je suis choqué du paragraphe de cet édito suivant l’exposé de la nécessité pour LO comme pour la LCR d’annoncer leur candidature. Suit en effet un paragraphe disant « il n’empêche, focaliser l’attention dès maintenant aide à faire patienter pour faire passer la pilule »(Je cite de mémoire : je n’ai pas réussi à garder le texte sous les yeux). Comment ne pas comprendre cette critique comme adressée également à LO ? Mais que je sache, votre groupe fait partie de LO et a voté pour l’annonce de la candidature d’Arlette. Dans ses écrits, la Fraction demandait d’ailleurs qu’il n’y ait pas de faux débats sur cette question sur laquelle tout le monde était d’accord (cf LDC janvier ou février). C’est donc de la tartufferie. A force de critiquer le prétendu électoralisme de LO, vous en venez à prouver que vous l’êtes tout autant, ou plurôt que LO ne l’est pas plus que vous.

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    • pour ma part (ex-sympathisant),il me semble que L.O est de plus en plus extèrieur aux mouvements sociaux, se consacrant presqu’exclusivement aux campagnes électorales.C’est de mon point de vue un gachis énorme !La construction d’un parti révolutionnaire passe par les luttes et non par les urnes !

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