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Tous en lutte le 7 mars contre le CPE, le CNE et la précarité !

Le gouvernement comptait sur la période des vacances scolaires pour faire passer sans trop de vagues son Contrat Première Embauche pour les moins de 26 ans. Eh bien, c’est raté ! Etudiants et lycéens qui étaient descendus nombreux dans la rue le 7 février aux côtés de salariés continuent de se mobiliser. Le 14, ils étaient 1 500 à manifester à Lyon, 1800 à Toulouse, 8 000 à Rennes ; le 16, 2 700 à Nantes, etc. Et de nouvelles manifestations sont prévues jeudi 23 février, date à laquelle les lycéens parisiens seront rentrés de vacances et pourront reprendre le flambeau. C’est donc loin d’être fini !

Le CPE, que Villepin s’ingénie en toute hypocrisie à nous présenter comme un CDI, est assorti d’une période d’essai de deux ans pendant laquelle le salarié pourra se voir licencier à tout moment et sans motif. C’est donc la généralisation de la précarité pour tous les moins de 26 ans. Et que dire du reste de la loi dont le CPE n’est qu’un volet ? En effet, cette loi sur « l’égalité des chances », c’est aussi entre autres l’abaissement de l’âge de l’apprentissage à 14 ans et l’autorisation du travail de nuit dès 15 ans. Précarité généralisée, exploitation dès le plus jeune âge : c’est beau, « l’égalité des chances » selon Villepin...

Mais qu’on se rassure, toujours au nom de « l’égalité » les plus de 26 ans ne sont pas oubliés. Avec le CNE, en vigueur depuis septembre 2005, la même précarité s’applique déjà dans les entreprises de moins de 20 salariés. Et le gouvernement, pressé par le MEDEF, ne cache pas son projet de fusion des CDD et CDI en un contrat unique, entendez un contrat précaire unique valable pour tous les âges et dans toutes les entreprises ! Si après le CNE le CPE passe, voilà la prochaine étape... sans doute pendant les prochaines vacances !

On ne peut être plus clair : jeunes ou pas, ce sont tous les travailleurs qui sont concernés. Pour les salariés de plus de 57 ans, un contrat à durée déterminée de 18 mois, renouvelable une fois, devrait être bientôt proposé. Un « contrat vieux » en somme !

Sans parler des travailleurs immigrés, déjà parmi les plus précaires ! La dernière loi Sarkozy prévoit en effet d’aggraver encore les conditions d’obtention de la carte de séjour, même après 10 ans de présence en France, de rendre quasiment impossible le regroupement familial. Seule « l’immigration choisie » sera favorisée, afin de satisfaire les chefs d’entreprises avides de main d’œuvre qualifiée et bon marché.

L’offensive gouvernementale est générale. Les étudiants et les lycéens qui manifestent en sont conscients. A Rennes, c’est le slogan : « Etudiants, lycéens, chômeurs et salariés, c’est tous ensemble qu’il faut lutter, c’est tous en ensemble qu’on va gagner » qui a été le plus entendu.

Etudiants et lycéens ont commencé la lutte. Il s’agit de ne pas les laisser se battre seuls aujourd’hui... pour nous retrouver seuls demain le dos au mur, quand Villepin voudra imposer un contrat unique.

Les directions syndicales et les organisations de jeunesse appellent les travailleurs comme les étudiants et les lycéens à une « journée de mobilisation » nationale pour le retrait du CPE le mardi 7 mars, semaine où les vacances scolaires seront terminées partout. C’est l’occasion de rejoindre la lutte des jeunes et de donner le coup d’envoi d’une mobilisation d’ampleur. Et même avant, là où nous le pouvons, saisissons déjà l’occasion de rejoindre leurs manifestations le 23 février.

Etudiants, lycéens et travailleurs ensemble dans la rue, voilà qui flanquerait une vraie frousse au gouvernement et l’obligerait à reculer. Car même votée (et le CPE ne le sera définitivement qu’après être passé par le Sénat, le 23), une loi peut être défaite. C’est ce qui était arrivé en 1994 au CIP de Balladur - un contrat précaire et sous-payé destiné lui aussi aux jeunes - après deux mois et demi de manifestations étudiantes. Et Chirac ne vient-il pas de faire passer à la trappe l’article de loi sur les prétendus bienfaits de la colonisation qui soulevait trop de protestations ?

Alors tous ensemble, jeunes et salariés, faisons leur remballer leurs lois et leurs projets de précarité généralisée !

Réactions à cet article

  • Des manifs d’accord,surtout si la mobilisation étudiante et lycéenne ,qui peut créer une vraie dynamique,se confirme.Mais les manifs sont-elles aujourd’hui à elles seules à la hauteur de l’offensive contre le monde du travail ?Dans le passé récent,les manifs,même imposantes,n’ont pas découragé cette offensive,qui s’est même accentuée.Ne devrait-on pas envisager et proposer d’autres modes d’action(en plus des manifs),tels que des opérations coups de poing multiples et ciblées(par exemple:occupations de sièges symboles du pouvoir et du patronat),bref,faire comme le gouvernement:passer la vitesse supérieure ?

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