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Accueil > Éditos de bulletins > 2006 > janvier > 9

Chirac sur l’air de « Tout va très bien... »

Chirac n’en finit pas de présenter ses vœux, sous toutes les formes. Selon lui, il faudrait « y croire », voir ce qui va plutôt que ce qui ne va pas ! Et de citer pêle-mêle la baisse des chiffres du chômage, le succès de l’Airbus 380, d’Ariane 5, du système de navigation par satellite Galileo ou encore du générateur d’énergie Iter.

Faut-il donc « y croire » ?

Aux chiffres officiels du chômage ? Certainement pas ! Le gouvernement les a obtenus en mobilisant les ANPE pour obtenir par tous les moyens les radiations massives des chômeurs : sur la prétendue baisse de 119 000 chômeurs entre juin et novembre dernier, il y a en réalité 109 000 radiations... Sans compter tous les styles de contrats « aidés » qui ne débouchent sur aucun emploi fixe, mais permettent de masquer les suppressions de postes dans le public comme dans le privé.

Aux bons vœux de Chirac aux fonctionnaires ? La seule chose sur laquelle on puisse lui faire confiance c’est l’annonce de 5 600 nouvelles suppressions de postes dans ce secteur en 2006. Tous les services publics, des chemins de fer à La Poste ont déjà liquidé massivement des emplois. Pour la rentrée à venir d’octobre 2006, il est encore prévu des milliers de suppressions de postes d’enseignants. A l’hôpital public, il manque des dizaines milliers de postes d’infirmières et d’agents hospitaliers, et on ne prévoit de combler les vides qu’avec des emplois précaires, « aidés »... au lieu d’embaucher. La « modernisation de l’Etat » promise, c’est la poursuite des privatisations.

Quant à l’emploi dans le privé, les entreprises qui font les plus gros bénéfices, comme Total, Renault ou Peugeot, licencient des intérimaires, des prestataires, des précaires. Celles qui sont aidées à coups de millions suppriment tout autant d’emplois ou n’embauchent que des précaires.

Quoi d’étonnant si les banlieues sont devenues des ghettos du chômage et de la précarité. Chirac nous dit qu’ « il faut croire en la France » mais lui, il arrose la finance. Il subventionne par exemple Disneyland, lui offre des gares du futur TGV Est et des terrains viabilisés de Val d’Europe, lui édifie des immeubles. En échange, l’oncle Picsous revend ces immeubles, sucre une prime à tous les salariés et reste la plus grande entreprise de précaires du pays.

Y croire, aux grands projets technologiques d’avenir qui vont relancer l’économie et l’emploi ? Ce sont autant de gouffres financiers pour les deniers de l’Etat. Une aubaine pour quelques trusts mais très peu d’emplois créés, beaucoup moins que si l’Etat utilisait cet argent pour embaucher dans les services publics qui en ont besoin.

Chirac annonce des lendemains qui chantent. Si ça chante effectivement pour les uns la Bourse fait la fête avec une hausse record du CAC 40 ça déchante drôlement pour le plus grand nombre. Les Rmistes, plus nombreux que jamais, doivent se contenter de 433 € pour vivre ou survivre. Et le gouvernement, loin de s’attaquer au chômage, s’attaque aux chômeurs. L’ANPE multiplie les tracasseries, contrôles et vérifications. L’UNEDIC, à la demande du MEDEF, réduit les indemnités tout en augmentant la cotisation chômage payée par tous les salariés.

Le résultat, ce sera encore davantage de Rmistes, voire de SDF. De plus en plus de personnes se retrouvent sans toit (850 000 aujourd’hui, dont un tiers ayant un travail mais un salaire insuffisant pour se loger), contraintes de recourir aux centres d’hébergement... quand ceux-ci ne les refusent pas par manque de place (150 demandes d’hébergement refusées certaines nuits à Paris). Pendant que Chirac distribue gratuitement de bons mots, des salariés mal payés et précaires dorment dans des mobile homes, dans leur voiture ou dans la rue et certains meurent de froid !

« Tout va très bien », serine Chirac sur l’air de la « France », la « République » et l’« optimisme ». Mais il faut entendre profits, profits et encore profits pour une infime minorité. Il est grand temps de changer d’air : « Ah, ça ira, ça ira, les aristos et les patrons à la lanterne ! ».

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