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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 119, mai 2018 > SNCF

SNCF

Sud-Rail sous pression

Mis en ligne le 8 mai 2018 Convergences Entreprises

En matière électorale, Sud est la troisième organisation syndicale dans le Rail. Son poids militant à la SNCF est cependant plus important que celui de la CFDT ou de l’UNSA, même s’il reste loin derrière celui de la CGT. Son histoire et la présence de nombreux militants libertaires ou d’extrême-gauche dans ses rangs en font une fédération à part, mais soumise aux mêmes pressions que n’importe quelle organisation syndicale dans la situation.

Depuis des années, Sud insiste sur l’unité syndicale, en particulier avec la CGT, qui serait nécessaire pour entraîner les cheminots dans la lutte. Cette position a conduit la fédération à adopter une politique très suiviste de la CGT dans les mouvements de 2014 et 2016. Cette année, l’unité syndicale s’est faite sur le fameux calendrier, et cette couleuvre était trop dure à avaler pour de nombreux militants attachés aux AG « souveraines » et à la grève active.

La fédération pratique donc un grand écart difficile à tenir : elle se maintient dans l’intersyndicale, elle en a même signé la plateforme revendicative en 8 points, mais elle ne défend pas les 2/5. Sud-Rail a déposé un préavis reconductible à compter du 3 avril, qui est bien utile pour tous les militants de la grève qu’ils soient ou non syndiqués à Sud.

Cette position d’équilibriste traduit en fait des disparités importantes sur le terrain : certains syndicats ont purement et simplement adopté le calendrier au nom de la sacro-sainte unité syndicale. D’autres continuent de s’y opposer fermement – non sans un esprit de boutique revanchard contre la CGT…

Mais le fait de ne pas trancher entre le rapport de forces et le dialogue social, entre le retrait pur et simple du projet et la négociation, devient particulièrement intenable depuis l’annonce de la rencontre du 7 mai avec Édouard Philippe. Sud-Rail a déjà participé à toutes les concertations, et va aller à ce rendez-vous aussi, renforçant les illusions qu’il peut nourrir.

« On ne veut pas servir de caution au gouvernement, qui dirait qu’il a concerté et négocié », indiquait Éric Meyer, un secrétaire fédéral de Sud-Rail, le 24 avril à Public Sénat. Avant d’ajouter, sans crainte de la contradiction, qu’il est prêt à revenir « autour de la table à condition d’un cadrage précisé et d’une méthode. Il faudrait avoir du grain à moudre. Mais le gouvernement ne veut pas en donner. Il refuse de négocier ».

Les militants de Sud sont nombreux à saisir les enjeux de la situation, c’est-à-dire à critiquer les ambiguïtés de la direction de leur fédération. Ils sont nombreux dans les rangs des grévistes qui sont déjà en reconductible. Ils sont une force dans la grève et pourraient faire basculer la situation dans un sens favorable aux cheminots, à condition de tendre la main aux autres grévistes – syndiqués dans d’autres syndicats et non syndiqués –, et de leur proposer de s’organiser en tant que tels, sans esprit de boutique.

R.P.

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