Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Éditos de bulletins > 2020 > juillet > 14

Santé, emploi, salaires, retraites... : une mobilisation « absolument nécessaire » à la rentrée

Avant même l’interview de Macron, nous étions prévenus : le « nouveau » gouvernement et le patronat nous préparent des plats bien acidulés. Et Macron nous a confortés dans cette idée : quelques excuses, du blabla et… la réforme des retraites !

« Derrière les hommages, Macron asphyxie l’hôpital »

C’était l’inscription de la banderole qui survolait la cérémonie officielle place de la Concorde, résumant ce que pensaient les manifestants hospitaliers à Paris comme en régions.

Castex a signé des accords « historiques » dans la Santé, accordant 183 € d’augmentation mensuelle au personnel des hôpitaux et des Ehpad publics. Le personnel du secteur privé aura droit à 160 €. Assez loin des 300 € revendiqués. Les médecins des hôpitaux publics, les internes et étudiants en médecine se partageront, eux, 650 millions d’euros. Au total 8,1 milliards, à comparer avec les 7 milliards pour Air France ou les 8 milliards pour le secteur automobile. Et au lieu des 200 000 embauches de soignants revendiquées pour les hôpitaux et les Ehpad, le gouvernement en annonce 15 000… tout en dégradant les conditions de travail. Les suppressions de lits et les fermetures de services vont continuer, dégradant la situation des services d’urgence. Quant à la T2A (tarification à l’activité) qui a conduit à un endettement énorme des hôpitaux publics, Castex, son inventeur, ne juge pas urgent de la supprimer.

Un patronat prêt à tout pour sauver ses profits

Le patronat, lui, multiplie les annonces de suppressions d’emplois, parfois sans même utiliser l’argument de la crise liée au coronavirus : ainsi Nokia en annonce 1233 en France (quatrième plan depuis 2015), Sanofi 1 700. De grandes entreprises, pourtant aidées par le gouvernement, donnent l’exemple (7 500 suppressions chez Air France, 15 000 emplois chez Renault, dont 4600 en France, 15 000 chez Airbus, dont 5 000 en France), tandis que les plus petites, dont les sous-traitants, annoncent elles aussi des plans « sociaux ». Et un peu partout les patrons font du chantage à l’emploi pour faire accepter des « accords de performance collective », c’est-à-dire une dégradation des salaires et des conditions de travail. Safran a obtenu un « accord de transformation d’activité » et promet de ne pas licencier pendant 18 mois… AAA, sous-traitant aéronautique, lance un PSE touchant 719 salariés sur 1 587, après s’être débarrassée de plus de 500 intérimaires…

On repart pour la casse des retraites

Bruno Le Maire avait considéré sur RTL la réforme des retraites comme « absolument nécessaire ». Alors que même Laurent Berger, de la CFDT, refuse de relancer une telle réforme, le gouvernement s’appuie sur l’accroissement du déficit du système lié à l’arrêt de l’économie dû au coronavirus. Bien sûr, Castex et Macron parlent d’une réforme « différente », mais Macron s’obstine sur la retraite à points, prétendument plus juste !

Il faut une riposte d’ensemble

Le gouvernement Macron 2 va :

  • arroser largement les patrons tout en les laissant licencier et polluer à leur guise ;
  • lâcher un peu d’argent aux hospitaliers mais en continuant à étrangler budgétairement les hôpitaux ;
  • s’attaquer de nouveau à nos retraites.

Face à cela, les mouvements dispersés de protestation ne peuvent suffire. Il faut, dans chaque secteur, unir nos colères, comme le font les travailleurs de la Santé. Mais au-delà de ces luttes sectorielles, il est « absolument nécessaire » de préparer leur convergence autour d’axes simples :

  • interdiction des licenciements et partage du travail entre tous, en prenant sur les profits passés des entreprises ;
  • droit aux soins et à la formation pour tous, et donc embauche massive dans les services utiles à la population ;
  • en finir avec les violences policières et la répression contre ceux qui contestent le système ;
  • imposer une réorientation de la production vers la satisfaction des besoins réels de la population ;
  • poursuivre la lutte sur les retraites.
Imprimer Imprimer cet article