Renault Guyancourt : Prestataires jetables
Mis en ligne le 1er août 2001 Convergences Entreprises
Ces derniers temps, il ne fait pas bon être prestataire, employé non de l’entreprise mais d’un sous-traitant, au T.C.R. (Renault Guyancourt). En deux mois environ, c’est 25% de l’effectif sous-traitant c’est-à-dire environ 650 travailleurs qui ont été expédiés vers leurs société d’origine. Par exemple, un collègue prestataire est rentrée de vacances (une semaine) et deux jours après il apprenait qu’il était mis fin à sa mission chez Renault.
Malgré le soi-disant emploi stable et la mission « passionnante et enrichissante » décrite par les patrons des boites sous-traitantes, c’est un sacré retour à la réalité, celle de la précarité et du travailleur jetable. En effet, quand les prestataires sont nombreux à retourner dans leur société, celle-ci n’a pas forcément d’autre mission à leur proposer ou les contraint parfois à accepter une mission chez des équipementiers ou des constructeurs très éloignés. Déménager ou démissionner, voilà la seule alternative proposée.
En tout cas la conception de Renault est claire : réduire les effectifs, supprimer des emplois sans trop le montrer en réduisant ou stoppant les embauches fermes, en prenant comme salariés des employés d’entreprises sous-traitantes et en les virant dès que ça l’arrange. C’est tout bénéfice : cela introduit des divisions dans le personnel et ça n’oblige pas à faire des plans de licenciements. Et surtout cela permet d’obtenir le même résultat que celui du patron Renault de l’entreprise japonaise Nissan, Carlos Goshn : créer plus de profits en exploitant d’avantage et en créant plus de chômeurs.
Mots-clés : Renault | Sous traitance