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Accueil > Éditos de bulletins > 2017 > décembre > 11

Qui sème l’oppression récolte la colère

Alors que les enquêteurs américains se rapprochent de son entourage, Donald Trump a une nouvelle fois joué les incendiaires, en signant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et en actant le déménagement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Une fois de plus la politique des grandes puissances prête main forte au gouvernement israélien pour poursuivre et renforcer l’oppression du peuple palestinien.

70 ans d’oppression

Le gouvernement d’Israël est l’allié le plus sûr des impérialismes occidentaux qui pillent les ressources du Moyen-Orient. Macron lui aussi, en recevant Netanyahu à Paris, cautionne cette politique, même s’il s’est ridiculisé en faisant mine de tancer mollement le chef d’Etat israélien. Lors de la première guerre israélo-palestinienne de 1948, les dirigeants israéliens expulsèrent plus de 700 000 palestiniens et rayèrent systématiquement leurs villages de la carte. En 1967, Israël remporta la guerre des « Six jours » contre l’Egypte, la Syrie et la Jordanie. C’est de cette époque que datent l’occupation de la bande de Gaza et la Cisjordanie et l’annexion de Jérusalem-Est.

En 2014, le gouvernement de Netanyahu menait une quatrième guerre en 8 ans contre la population de Gaza. Depuis, la colonisation des territoires sous administration palestinienne s’est intensifiée. Aujourd’hui 430 000 colons Israéliens sont installés en Cisjordanie dont 200 000 à Jérusalem-Est. Une situation qui ne peut qu’entraîner la révolte.

Ennemis et faux amis

Dimanche 10 décembre, pour le quatrième jour consécutif, des milliers de personnes ont manifesté au Moyen-Orient et à l’étranger pour protester contre la décision de Donald Trump sur Jérusalem. Mais dans nombre de pays arabes ou musulmans les manifestations sont organisées par des régimes qui oppriment leur peuple comme l’Égypte et la Turquie. Ils utilisent les sentiments anti-israéliens sans jamais rien faire pour les palestiniens.

Mais la population israélienne est elle aussi victime de cette situation : le gouvernement de Netanyahu est d’ailleurs actuellement contesté dans la rue pour sa corruption. Comme partout, les travailleurs d’Israël subissent le chômage, l’augmentation des inégalités et le mal logement. C’est ce que dénonçait le « mouvement des tentes » en 2011, qui avait réuni Juifs et Arabes d’Israël dans la rue.

Côté palestinien, l’autorité palestinienne comme le Hamas, tout aussi corrompus, se sont discrédités. Comme quoi, il faudra une lutte commune des peuples israélien et palestinien, ne serait-ce que pour se donner les moyens révolutionnaires d’imposer l’égalité de statut, de traitement et de moyens ainsi que la liberté de circulation pour les deux peuples.

L’histoire n’est pas dite

Mais l’enjeu dépasse très largement Jérusalem, Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Pendant des décennies, les combattants palestiniens ont représenté un espoir révolutionnaire pour tous les peuples du monde arabe, de tous ceux qui sont venus grossir les gigantesques bidonvilles du Caire, de Casablanca, de Beyrouth, de Damas, de Bagdad et de bien d’autres.

Et puis, en 2011, l’embrasement révolutionnaire est venu du printemps arabe parti de Tunisie, puis d’Egypte pour gagner tout le Moyen Orient, avant d’être étouffé par les même grandes puissances occidentales qui ont suscité les guerres civiles et se sont faites les complices de la vague contre-révolutionnaire.

Aujourd’hui, les Palestiniens en colère représentent une fois de plus un espoir qui les dépasse eux-mêmes. Car au bout de 6 ans de guerres civiles, c’est l’ensemble des peuples des pays arabes et du Moyen-Orient qui veulent en finir avec la misère, l’apartheid, l’oppression, les massacres de masse, la torture et toutes les formes d’oppression.

L’avenir de toute la région (avec ses répercussions y compris dans les pays riches) serait de reprendre le fil du printemps arabe là où il s’est arrêté en 2011 : une révolution prolétarienne contagieuse qui ne respectera aucune des dictatures en place, aucun des régimes, aucune des frontières.

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