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DOSSIER : La « refondation sociale » : une offensive patronale tous azimuts

Quand le patronat s’intéresse à la santé des travailleurs !

Mis en ligne le 1er octobre 2000 Convergences Politique

L’un des thèmes de discussion de la « refondation sociale » s’intitule La santé au travail .

Les projets avancés par le MEDEF sont de passer d’une médecine du travail surveillant tout salarié durant sa vie professionnelle à une médecine tournée vers la sélection à l’embauche et vers un suivi ciblé des salariés. Seuls les salariés relevant d’un risque particulier auraient un suivi médical régulier, les autres n’étant plus contrôlés que tous les trois ans par un médecin qui ne serait plus nécessairement un médecin du travail mais pourrait être médecin de ville. Avec des cabinets privés qu’on peut aisément imaginer mis en concurrence par l’entreprise, on imagine l’indépendance du médecin par rapport au patron !

Quant à la prévention des accidents du travail, pour le MEDEF elle ne devrait relever que de l’incitation et non pas d’une obligation soumise à contrôle et sanction. Par ailleurs, le patronat cherche à transférer certaines maladies professionnelles vers la branche maladie en argumentant sur l’origine diverse de certaines d’entre elles (les cancers professionnels et les affections péri-articulaires seraient dus aussi au tabac et à l’alcool !) Il faudrait donc « mettre fin à la confusion que l’on fait actuellement entre les maladies professionnelles et la pathologie générale ». Autrement dit pour la plupart des maladies professionnelles les patrons ne prendraient plus qu’une part de la responsabilité... et des coûts. « En tout état de cause, la responsabilité financière des entreprises ne pourrait être obligatoirement engagé au-delà des facteurs professionnels à l’origine de la maladie » (note du MEDEF du 22 mars 2000).

La médecine du travail n’a jamais été une institution défendant les travailleurs. Soumise à la pression du patronat elle suscite beaucoup de méfiance parmi les salariés. Mais la suppression du contrôle légal existant actuellement, sous forme de suivi médical annuel pour tout salarié, constituerait un recul pour les travailleurs, en particulier dans une période où l’on assiste à une recrudescence des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Pour la prévention des risques professionnels, il en est de même. Les pouvoirs de coercition actuels des institutions chargées de contrôler les entreprises sont bien limités. Mais les restreindre ne peut que se traduire par une aggravation des risques au travail.

Jusqu’à présent les organisations syndicales ont rejeté les prétentions patronales, mais la position de la plate-forme commune CFDT/CGT/CFTC/CGC (FO n’y adhérant pas) acceptant de passer de un an à 15 voire 24 mois la visite annuelle du travail montre qu’elles sont prêtes à bien des concessions !

A.R.

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