Note d’ambiance
Mis en ligne le 14 juin 2018 Convergences Entreprises
À Strasbourg, les AG se sont bien vidées depuis le 14 mai. On commence à sentir de la lassitude et les tournées se font plus rares. Des collègues très investis au début ont disparu mi-mai et ne sont pas revenus. Certains de ceux qui restent, particulièrement les syndicalistes, pestent contre les collègues qui ne viennent plus aux AG ou font moins grève, mais n’ont plus très envie d’aller les chercher. Ceux qui veulent continuer les tournées sont organisés depuis le début dans un « bureau de la grève », qui cherche à rebondir. Pour cela, il faudrait un nouveau temps fort comme le 14 mai pour redonner courage aux collègues. C’est possible car même si les chiffres ont baissé, ils sont stables. Quant aux collègues qu’on rencontre dans les services, même s’ils commencent à douter des chances de gagner, ils sont toujours attentifs et prêts à faire un effort pour peu qu’on leur propose « un gros coup ».
À titre d’exemple, au poste d’aiguillage, ça fait un moment que de nombreux agents réclament de faire grève tous ensemble sur un jour hors calendrier syndical. Le problème c’est que la plupart ne pensent pas à un jour « en plus » du calendrier, mais « en place » d’autres, avec plein d’illusions sur la grève qui ne se mesurerait qu’à son impact sur la circulation, des illusions aussi sur les vertus de la grève tournante. La direction que prendrait tout ça spontanément, c’est un peu la grève chacun dans son coin. On a proposé une grève de 3 jours sur les 6 (hors calendrier), 7 et 8 juin. Il se pourrait que ça prenne et on espère que l’enthousiasme pour le 6 juin ait aussi des répercussions sur les deux jours suivants.
Bref, dans l’Est, la grève se maintient, même si c’est à un niveau un peu bas. On dirait que plein de collègues qui ne font pas beaucoup grève ne demandent pourtant qu’à y croire et seraient prêts à y aller si on pouvait leur proposer un temps fort. Dans les milieux militants, la reconductible est davantage plébiscitée qu’au début mais personne n’a vraiment envie d’aller la proposer aux cheminots. Mais ça veut dire aussi que si on connait un rebond, cet objectif sera posé presque automatiquement.
Mots-clés : SNCF