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DOSSIER : Les Etats-Unis en guerre : contre l’Irak, contre les peuples, contre leur peuple

Les Etats-Unis en guerre : contre l’Irak, contre les peuples, contre leur peuple

Mis en ligne le 23 mars 2003 Convergences Monde

300 000 hommes flanqués d’un matériel terrestre, maritime et aérien ultramoderne contre un pays vaincu il y a 12 ans, bombardé sans arrêt depuis, à la population affamée par l’embargo : pourquoi pareille armada, pour pareil crime avec préméditation ?

Bush prétend combattre le terrorisme. Mais la chute de Saddam Hussein, au prix d’une hécatombe dans la population irakienne résoudrait quoi ? A part faire naître de nouvelles vocations de terroristes, islamistes ou autres ?

Bush prétend libérer la population irakienne d’un tyran. Comme il a libéré celle d’Afghanistan ! Comme les Etats-Unis ont libéré les populations kurdes et chiites d’Irak que Saddam Hussein a pu massacrer il y a quelques années, l’armée impérialiste arrêtée à temps pour lui laisser tout loisir de le faire !

Bush prétend qu’il faudrait délivrer le monde d’un « Etat voyou » qui accumulerait des armes de destruction massive. Mais l’arsenal de Saddam Hussein relève du commerce d’occasion, face à l’hypermarché américain de l’armement (ou aux superettes anglaise, française ou allemande). Ce sont d’ailleurs ceux-là qui ont vendu au dictateur irakien les armes chimiques, bactériologiques ou nucléaires qu’il a pu posséder un jour.

Les raisons de cette guerre sont ailleurs. Elles sont dans la volonté de resserrer l’étau sur des parties du monde à exploiter, au premier rang desquelles le Moyen-Orient, pour ses richesses pétrolifères et ses marchés. Un Moyen-Orient dont l’instabilité croissante, du fait en particulier de la politique insoutenable de l’Etat d’Israël contre les Palestiniens, inquiète toutes les grandes puissances occidentales.

Oui, si cette croisade ressemble à quelque chose, c’est aux entreprises coloniales d’il y a 100 ans. Quand des impérialismes se découpaient des chasses gardées sur la planète, contre les peuples mais aussi pour en entraver, voire interdire, l’accès aux impérialismes rivaux.

Les rivalités inter-imperialistes

On n’est plus il y a 100 ans. Mais les impérialismes sont toujours là, à se disputer le globe, à chercher à imposer leur système inique à une population toujours plus nombreuse et paupérisée. Depuis que la disparition de l’Urss a définitivement emporté avec elle le système des « blocs », un système d’alliances entre Etats plus ou moins figé depuis des décennies, de nouvelles chasses se sont même ouvertes sur le territoire de l’ex-Urss et de l’Europe de l’Est, comme dans certaines régions d’Afrique ou d’Extrême-Orient.

Depuis la première croisade de Bush père dans le Golfe, soutenue alors par toutes les grandes puissances, l’impérialisme américain s’est trouvé confronté à des bandes armées ou cliques réactionnaires islamistes, dont les réseaux de Ben Laden-des forces qu’il avait lui-même formées, financées, armées contre l’Urss dans les années 1980. Et les attentats de septembre 2001 ont donné un nouveau prétexte à la classe dominante non seulement pour l’intervention en Afghanistan mais aussi pour imposer des sacrifices aux travailleurs, vagues de licenciements, baisses de salaires. Sans omettre un durcissement de l’arsenal répressif, une limitation importante des libertés publiques des citoyens américains eux-mêmes.

Chirac pose maintenant en chef de file d’un genre de front du refus. Selon lui, on ne déciderait pas d’une guerre sans avoir épuisé les autres recours. Mais si Chirac fait courir son ministre des affaires étrangères dans tous les coins du monde, et si lui-même s’est déplacé à Alger, flanqué de 15 chefs d’entreprise, ce n’est pas pour un séminaire de philosophie politique. Dans l’affaire de l’Irak, par-delà ses calculs politiciens, il y a les appétits contrariés de l’impérialisme français.

Ceux qui veulent la guerre, Blair comme Bush, ont des buts impérialistes. Mais ceux qui affirment à ce jour ne pas la vouloir, Schröder comme Chirac, ont strictement les mêmes. Bush comme Chirac sont des plénipotentiaires, le premier de Boeing, General Electric, Northtrop et Cie, le second de Bouygues, Dassault, Alcatel ou Alstom. Point d’amis des peuples dans ces cliques.

Le seul réconfort, c’est que dans le monde entier, il s’est trouvé des millions de personnes pour crier leur colère, en particulier ensemble le 15 février. Des Etats-Unis au Pakistan, en passant par l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, la Syrie…

Il faudra bien autre chose pour arrêter le bras armé. A terme, ni plus ni moins qu’une révolution, c’est-à-dire la révolte généralisée contre ce système d’exploitation qui ne peut se passer de massacrer des peuples pour quelques barils d’or noir ou quelques (milliards de) dollars de plus. Mais la révolte commence bien par l’insubordination.

15 mars 2003

Michelle VERDIER

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