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DOSSIER : Les Etats-Unis en guerre : contre l’Irak, contre les peuples, contre leur peuple

De la police par procuration à l’intervention directe

Mis en ligne le 23 mars 2003 Convergences Monde

Jusqu’à la fin des années 70, à part une intervention militaire directe de leurs troupes au Liban en 1958 et celle d’un commando américain chargé de conduire un débarquement de troupes iraniennes en Oman en 1970, c’est essentiellement par personnes interposées que les Etats-Unis avaient assuré leur domination et maintenu leur ordre dans la région du Golfe.

Quand on ne peut plus compter sur ses hommes de main

Mais la chute, en 1979, de leur principal allié, le régime du Shah d’Iran, les a laissés en partie démunis. Ils ont alors joué le régime de Saddam Hussein, ennemi jusque là, contre le nouveau régime iranien, favorisant l’attaque de l’Iran par l’Irak en 1980. De cette guerre de huit ans, le régime de Saddam Hussein est sorti affaibli financièrement et fortement endetté, mais surarmé… par les USA eux-mêmes (et accessoirement les marchands d’armes français).

De même en Afghanistan, l’armée des talibans ou les réseaux terroristes comme celui de Ben Laden sont en bonne partie de fabrication américaine, financés et équipés par les Etats-Unis dont l’aide transitait entre autres par les services secrets pakistanais.

Ces jeux complexes des services secrets, qui épaulent et financent parfois plusieurs rivaux, ne sont évidemment pas une spécialité de la politique américaine : la France en mène d’aussi tordus en Afrique. Mais c’est à ce jeu d’équilibre sur des forces tout aussi tyranniques et peu fiables les unes que les autres, que les Etats-Unis ont été pris à leur propre piège et en mal aujourd’hui de faire faire leur police par d’autres.

La fin de l’Urss : ouverture d’un champ de manœuvre… et de quelques champs de pétrole

La fin de l’Urss, au début des années 90, et son éclatement en plusieurs républiques autonomes, avec notamment les guerres qui ont marqué les premières années des républiques ex-soviétiques du Caucase, n’a pas simplifié l’équilibre de la région.

Avec l’éclatement de l’Urss les régimes nationalistes du tiers-monde perdaient toute possibilité de jouer des rivalités entre les deux blocs et des mouvements comme l’OLP d’Arafat leurs soutiens, tandis que les puissances impérialistes, en premier lieu les USA voyaient s’ouvrir l’accès aux ressources des républiques ex-soviétiques des bords de la Caspienne et d’Asie centrale.

Les trusts pétroliers, aussi bien français ou italiens que britanniques et américains, se sont précipités, en quête de contrats de prospection et d’exploitation, ou de nouveaux pipelines d’acheminement direct du pétrole et du gaz de la Caspienne ou de l’Asie centrale.

Mais pas seulement. Sur le terrain politique et militaire, les Etats-Unis se sont également efforcés d’acheter l’appui des gouvernements des nouvelles républiques indépendantes, et d’y contrebalancer l’influence de la Russie. Ainsi en 1999, à l’occasion du 50e anniversaire de l’Otan, ils ont offert aux gouvernements de ces républiques un embryon d’alliance militaire placée sous le parapluie de l’alliance atlantique, appelée GUUAM (Géorgie, Ouzbékistan, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie). L’acheminement de troupes par la Géorgie, la mise à la disposition de l’armée américaine d’aéroports ou l’implantation de bases américaines en Ouzbékistan au moment de la guerre d’Afghanistan, deux ans plus tard, ne tombaient pas tout à fait du ciel.

Irak 1991 : la première grande sortie des troupes américaines

Depuis leur fiasco au Vietnam les Etats-Unis s’étaient prudemment gardés d’envoyer massivement des troupes sur le terrain, pour une véritable guerre et une occupation où ils risqueraient de s’enliser (les interventions à la Grenade et à Panama pouvant être considérées comme des opérations de police ponctuelles).

Et ce n’est qu’en 1991, 15 ans plus tard donc, avec la première guerre d’Irak, qu’ils ont commencé à rompre avec cette prudence. Et même alors, bien qu’ayant rassemblé avec leurs alliés près de 600 000 hommes autour de l’Irak, ils avaient préféré faire surtout la guerre d’en haut, par des bombardements massifs, avant de laisser Saddam Hussein au pouvoir se charger de mater les révoltes de la population irakienne que la guerre avait provoquées. Prudence dont ils ont dû se féliciter devant le fiasco de l’opération en Somalie en 1992-1993, que ni l’appui de la France et de l’Angleterre, ni la couverture de l’Onu n’ont empêché.

Aujourd’hui, bien que la récente aventure en Afghanistan soit loin d’être un succès, les dirigeants américains passent un cran au-dessus. Nous ne pouvons que souhaiter un cran de plus dans l’échec.

O. B.

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