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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 130, janvier-février 2020 > La grève de 2019-2020 > Les grévistes en action

La grève de 2019-2020

Les grévistes en action

Dépôt d’Ivry

Le lieu de travail devient notre lieu de lutte !

Mis en ligne le 21 janvier 2020 Convergences Politique

4h30, dépôt de bus d’Ivry. Depuis le 5 décembre, plusieurs dizaines de grévistes tiennent chaque matin le piquet de grève. Le visage éclairé par le brasero, un café à la main, on y discute de tout et de rien. Évidemment des suites de la grève, mais aussi du capitalisme, de comment refaire le monde. On passe comme on peut les quatre heures qui séparent du début de l’assemblée générale. De la rue, les voitures klaxonnent le piquet en soutien.

Bien plus qu’un simple arrêt de la production, la grève se construit quotidiennement au cœur des discussions de fond et des expériences qui sont faites jour après jour. C’est sur le piquet que se nouent les liens de solidarité et de confiance qui perdureront jusqu’après la grève. Un gréviste nous raconte qu’« après 45 jours de grève, à passer jour et nuit sur le dépôt ensemble, ce sont des liens pratiquement familiaux qui se tissent ».

Au-delà de l’aspect humain, c’est le rapport au lieu de travail même qui évolue. Les grévistes l’investissent et le transforment. Le réfectoire, habituellement très peu fréquenté, est devenu le QG, où se déroulent les assemblées générales, l’écriture des tracts, le déjeuner du midi (par le cuistot attitré du dépôt) et parfois même les soirées. Des affiches, citations et banderoles recouvrent maintenant les murs de la salle. Dans les AG, quoique parfois brouillonnes, chacun donne son avis sur la situation, ses doutes, les problématiques du mouvement. Tous expriment leur rejet de cette réforme et derrière elle, de tout le système.

Les blocages ponctuels qui animent le dépôt sont l’occasion de réunir des grévistes d’autres secteurs ou des autres dépôts de bus du sud de Paris. Ils permettent d’appuyer les temps forts de la grève et de se donner du temps pour discuter avec les non-grévistes. Le premier blocage, le 10 décembre au matin, a rassemblé une centaine de grévistes, une centaine de territoriaux, enseignants, étudiants et même quelques hospitaliers et Gilets jaunes. À 7h30, la police a débloqué le dépôt après une mêlée « bon enfant ». Rien à voir avec le 31 décembre, lorsque les flics ont défoncé la grille du dépôt dans un nuage de lacrymogènes, toutes matraques dehors. La répression s’accentuant (par la police comme par la direction), le dépôt devient le haut lieu de la bataille politique qui se mène entre ses murs… et au-delà.

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