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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 66, novembre-décembre 2009

Freescale (Toulouse) : « c’est pas fini ! »

Mis en ligne le 30 novembre 2009 Convergences Entreprises

Depuis l’annonce fin avril de l’arrêt de la production en 2011 (830 emplois supprimés alors que 236 le sont déjà en cette fin d’année 2009, dans une entreprise qui en compte 1 500), la lutte est engagée pour obtenir des indemnités décentes pour les futurs licenciés. Après les débrayages et les manifestations du printemps, une grève de la production, le cœur de l’entreprise même s’il est minoritaire dans cette usine formée majoritairement de secteurs de Recherche et développement, avait démarré le 7 septembre, dirigée par un Comité de grève et soutenue par l’intersyndicale CFDT-CFTC-CGT.

Une cohésion maintenue…

Dimanche 11 octobre, après 5 semaines, les grévistes ont démonté le campement du piquet de grève : face à un patron qui n’avait rien lâché de substantiel sur les indemnités réclamées, ils ont préféré reprendre ensemble afin d’éviter l’effritement et de maintenir leur cohésion. Ce qui est effectivement fait. Le Comité de lutte élu qui a pris la suite du Comité de grève se réunit toujours. Et aux assemblées régulières des équipes s’ajoutent les AG hebdomadaires centrales qui regroupent entre 120 à 260 participants (ce qui est un bon nombre si on tient compte du fait que la production tourne 7 jours sur 7 avec cinq équipes). La grève a été suspendue mais la volonté d’obtenir satisfaction est toujours là.

Après s’être mêlés à une cinquantaine à la manifestation des agriculteurs dès le 16 octobre, les Freescale sont montés à une trentaine à la manif des métallos CGT du 22 octobre à Paris, à l’issue de laquelle leurs représentants ont participé à l’organisation d’une réunion du Collectif contre les patrons voyous et licencieurs. La banderole « c’est pas fini », placée à l’entrée à la fin de la grève, n’était pas une forfanterie. Dans l’année et demie qui nous sépare de la fermeture annoncée, les Freescale ont encore le temps de faire parler d’eux et de s’imposer.

D’autant plus que depuis l’arrêt de la grève, il n’y a eu que 2 séances de négociation… où le patron a beaucoup parlé de reclassements et renouvelé sa promesse, à laquelle personne ne croit, de trouver « un CDI pour tous » : un « contrat individuel pour la recherche d’un emploi » qui n’engagerait que le salarié, l’entreprise pouvant à tout moment rompre ce contrat si le travailleur ne montre pas assez d’enthousiasme face à l’emploi proposé. Sur les indemnités, peu d’avancées. Et à l’issue de la réunion du 12 novembre le directeur a annoncé la fin des négociations.

…qui permet de répondre aux provocations du patron

Mais entre-temps le patron est passé à l’attaque : deux mises à pied conservatoires en prévision d’un licenciement puis 25 avertissements, tous pour des faits liés à la grève (alors même qu’il n’y a eu aucune déprédation durant celle-ci, ni aucune autre violence que celles dues à la police). La première a conduit au licenciement du travailleur concerné, avec une indemnité de 60 000 € (tout compris). La seconde procédure engagée contre le principal porte-parole de la grève, responsable CFDT, est en cours : malgré un avis négatif du CE, le directeur a demandé à l’Inspectrice du Travail l’autorisation de licenciement. Même des cadres qui n’étaient pas dans la grève ont dit qu’il n’était pas question d’accepter cette injustice.

Par ailleurs, une partie de la maîtrise a eu une attitude provocatrice face aux ex-grévistes : visiblement la direction voulait tester leur fermeté. Elle a eu sa réponse : tant la présence massive devant la salle lors de la réunion du CE qui donnait son avis sur le licenciement, que des débrayages en réaction aux provocations, ont montré que la majorité des grévistes gardent bien le moral. Quant à la production, elle a bien du mal à se faire correctement, d’autant que les arrêts-maladie sont nombreux. Du coup le patron souffle le chaud et le froid : au moment même où les lettres d’avertissement tombaient, alors que la paie de fin octobre a été négative pour bien des grévistes et après avoir refusé les acomptes dans un premier temps, la direction a annoncé qu’elle les verserait à compter du 6 novembre… sur le 13e mois.

L’AG du mercredi 18 novembre (260 personnes, malgré de nombreux arrêts-maladie) a rejeté le projet d’accord de méthode de la direction. Et aucun syndicat ne veut le signer en l’état. Même si la coalition FO-CGC-Unsa, officiellement majoritaire mais qui n’a pas participé à la grève, se borne à proposer des amendements.

Bref, le combat continue bien…

19 novembre 2009 Felix RODIN

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