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Après les élections

Enjeu de congrès du NPA : garder un cap révolutionnaire

Mis en ligne le 8 juillet 2022 Convergences Politique

La politique de la majorité du NPA vis-à-vis de la Nupes que nous avons critiquée lors de derniers CPN et CE, et publiquement dans des tribunes de l’hebdomadaire, nous situe en opposition frontale avec l’expression publique du parti depuis le lendemain du premier tour de la présidentielle. C’est évidemment une situation difficile, qui l’est pour bien d’autres que nous dans le parti aujourd’hui et qui sera au cœur des discussions du prochain CPN comme du prochain congrès du parti. Pour notre part d’ailleurs, nous avons été amenés à appeler à voter pour Lutte ouvrière aux législatives – sauf dans quelques rares circonscriptions où le NPA se présentait.

Nous ne partageons pas l’appréciation de la direction du parti, très favorable à l’égard de la Nupes, qui s’exprime entre autres dans le communiqué publié le 19 juin, au soir du second tour des législatives : « Les scores de la Nupes s’inscrivent dans la lignée des résultats du premier tour des législatives  et de la présidentielle  et témoignent de l’existence d’une dynamique significative et positive à gauche. La FI multiplie son nombre de députéEs par cinq, ce qui confirme la présence d’un important rejet “sur la gauche” de Macron et des politiques néolibérales, et d’une aspiration à plus de justice sociale, d’écologie et de démocratie, voire d’un espoir dans un monde meilleur. Malgré les critiques que nous avons pu formuler à l’égard de la Nupes, nous nous félicitons que des millions de personnes se soient saisies de ses candidatures pour exprimer leur colère contre Macron et envoyer à l’Assemblée un nombre élevé de députés représentant une gauche de rupture avec le social-libéralisme. »

Nous ne partageons pas non plus la conclusion de la direction du NPA : « L’heure est à la construction, dans les prochains mois, de cette gauche de combat ! », qui fait miroiter l’espoir qu’il y aurait quoi que ce soit à attendre du côté de la Nupes, pour avancer vers la construction du parti révolutionnaire dont les classes populaires ont besoin. À la réunion publique parisienne à la Bellevilloise le 24 juin, sous les auspices de cette « gauche de combat », ce sont des invitées nouvellement élues députées de la Nupes qui ont eu la vedette. Certes Philippe Poutou a évoqué les luttes à mener – la moindre des choses évidemment –, mais il s’est trouvé bien seul à le faire…

Et pourtant, dans la période qui s’ouvre et pour ces premiers mois du quinquennat Macron, c’est bien une orientation révolutionnaire qu’il va falloir mener, contre l’offensive réactionnaire du gouvernement et de l’extrême droite, contre le militarisme, le nationalisme et l’union sacrée qui commence à se dessiner avec le consensus, incluant la Nupes, sur les budgets militaires ; une orientation qui nous démarque clairement des appareils de la gauche syndicale et politique, et qui cherche à convaincre, entre autres, des électeurs et militants qui se sont reconnus dans cette gauche. Cette politique doit nous permettre d’entraîner et de qualifier le milieu de jeunes et de travailleurs qui s’est tourné vers nous toutes et tous dans la campagne Poutou. Les entraîner dans toutes les luttes qui sont celles du parti – antiraciste, féministe et contre les oppressions de genre, écologiste et bien d’autres –, mais les entraîner aussi, et prioritairement, dans un travail d’implantation et d’intervention dans les entreprises – ces bases qui manquent au NPA depuis sa fondation pour qu’il joue un rôle dans la lutte de classe.

Nous n’ignorons pas que parmi les objectifs du congrès à venir de mi-décembre, tout ou partie de la Plateforme U envisage d’une part une dissolution ou « dépassement » dans une nouvelle mouture de gauche de la gauche (projets qui pourraient se réaliser vite, même s’ils semblent encore peu concrétisés), d’autre part une dissolution des fractions. La majorité tient à séparer les deux sujets car si elle semble divisée sur le premier, elle se réunit plus aisément sur le second. Pourtant ce sont les deux faces de la même pièce. Extrêmement dommageable, pour ne pas dire suicidaire pour garder un cap révolutionnaire. Car reconstruire un NPA révolutionnaire et implanté dans le monde du travail sans les fractions qui s’attellent à cette tâche, c’est franchement une illusion ! S’en débarrasser serait le chemin le plus court vers un destin à la « Ensemble » – qui, même s’il réussissait, serait de bien peu d’utilité pour la construction d’un parti révolutionnaire.

Pour notre part, pour ce congrès à venir, nous combattrons évidemment toute menace d’exclusion ou volonté de rupture émanant de la direction, formulerons en fonction des situations nationale et internationale qui se profilent et sont lourdes de dangers pour les classes populaires, une politique pour tout le NPA (dont nous sommes pleinement membres et artisans), sans a priori sur les éventuels partenaires qui avec nous refuseront toute dissolution du parti dans la gauche institutionnelle.

Nous devons toutes et tous garder le cap révolutionnaire, l’implantation et l’intervention sur un terrain de classe, face à tous les mirages réformistes ou prétendus « de rupture avec le social-libéralisme ».

29 juin 2022, Fraction l’Étincelle du NPA

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Numéro 146, juillet-août 2022

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