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DOSSIER : Premier recul du gouvernement : le CPE enterré… restent le CNE et la précarité

Besançon : mobilisation et bonne humeur

Mis en ligne le 25 avril 2006 Convergences Politique

En décembre 2003, la fac de lettres ayant déjà connu un mois de blocage contre la réforme LMD, une partie des étudiants alors actifs ont rapidement constitué l’ossature du mouvement de cette année. En février, un collectif anti-CPE s’est constitué réunissant presque toutes les organisations de gauche et d’extrême gauche, du PS à la CNT en passant par les syndicats étudiants, et ne s’est dissout que pour faire place au mouvement.

La force des traditions

Dans les derniers jours de février, au retour des vacances, les AG sur la fac ne réunissaient encore que le milieu politisé et syndical soit environ 30 à 50 personnes. Mais dès la première semaine de mars, ces étudiants s’investissent dans un « café solidaire » : une table d’information avec tracts et militants qui invitent les étudiants qui passent à discuter et à prendre un café meilleur que celui de la machine à côté et à prix libre, un type d’action militante systématique depuis plusieurs années, populaire et relativement efficace.

Le 15 mars, une AG de 500 personnes, chiffre inédit jusqu’alors, vote la grève et le blocage. Seuls 30 étudiants votent contre. En fait les blocages, effectifs durant une semaine, ont rapidement perdu leur raison d’être... devant le peu de véhémence des étudiants à vouloir aller en cours.

Par la suite, les AG hebdomadaires votant le blocage réuniront de 1 000 à 1 500 personnes. Les autres AG dites « de grévistes », moins fournies (entre 50 et 200 personnes), étant minées par des discussions interminables sur des points de détails pratiques faisaient fuir une partie des grévistes. Un comité de grève (au début proposé par les seuls militants de la Fraction de LO et de la LCR, puis accepté finalement par toutes les organisations de gauche et d’extrême gauche) est créé pour régler les modalités pratiques.

Et par ailleurs, malgré une certaine méfiance, les positions de la coordination ont souvent été reprises localement, mises à part certaines formulations décrétant la grève générale, qui restait pourtant un objectif. Deux points ont été ajoutés localement sans être repris par la coordination nationale : l’embauche en CDI de tous les précaires du privé et la titularisation des précaires du public qui le souhaitent ; le rejet de la réforme du code du séjour des étrangers (Ceseda). Le premier reflétait une volonté d’étendre le mouvement vers les salariés du privé et de faire un geste en direction du personnel des facs qui soutenait le mouvement ; le Ceseda était une préoccupation en raison d’un mouvement en février contre l’expulsion d’étudiants étrangers.

En fait l’occupation de la fac s’est déroulée d’un bout à l’autre sans les gros problèmes rencontrés dans les autres villes, l’administration de la fac ayant laissé utiliser les salles et les amphis comme nous le voulions : projections de films, cours alternatifs de profs soutenant le mouvement, conférences de groupes extérieurs au milieu universitaire ou concerts. Toutes ces animations remarquées et appréciées ont donné une image festive au mouvement... sans l’empêcher de participer pleinement à la mobilisation générale du monde étudiant et tenter comme celui-ci de s’étendre aux lycéens et aux salariés... ou à la fac de sciences, dont la dernière mobilisation réelle remontait à la lutte de novembre-décembre1995.

Les sciences à leur tour

L’extension du mouvement au début du mois de mars et sa médiatisation à travers les événements de la Sorbonne ayant pourtant changé la donne, les quelques étudiants de sciences qui participaient à la lutte à travers la fac de lettres décidèrent de se lancer et d’appeler à une assemblée générale le 20 mars. C’est ainsi que plus de 600 personnes vinrent se masser dans un amphi qui ne comptait que 400 places et que, dans un joyeux bazar, la grève puis le blocage furent votés. Blocage tout de suite contesté mais confirmé le lendemain dans un nouveau vote imposé par les anti-blocages et l’administration : une majorité de 55 % sortit des urnes, qui devait rester à peu près la même au cours de chacun des votes (toujours par urne) qui seront organisés deux fois par semaine pendant presque un mois.

Dès lors, le mouvement était parti, avec plus de difficultés d’organisation qu’à la fac de lettres, faute de militants aguerris, mais tout aussi festif pour ceux qui se retrouvaient tous les soirs devant la fac, parfois jusqu’à une heure avancée de la nuit, pour organiser des barbecues, boire de la bière, écouter de la musique, etc. Une touche de fraîcheur apportée au mouvement, même si ceux plus impliqués dans les actions et des tâches techniques d’organisation, n’appréciaient pas toujours... l’insouciance de leurs camarades.

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Numéro 45, mai-juin 2006

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