Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 144, mars 2022

Augmentation du carburant : une matière inflammable à la PIC (plateforme industrielle du courrier) de Lille

Mis en ligne le 13 mars 2022 Convergences Entreprises

Il est 21 heures 30 sur la plateforme industrielle du courrier de Lesquin quand le parking se vide. L’équipe de soirée laisse sa place à celle de nuit qui va prendre le relais sur les machines pour trier et acheminer le courrier à temps. La grande majorité des 600 postiers de la PIC utilisent leur voiture pour venir travailler car si la zone industrielle de Lesquin est à quelques kilomètres de Lille, l’endroit est très mal desservi au niveau transports en commun et une grande partie des collègues viennent de loin.

En fermant des centres de tri dans toute la région, La Poste a muté des centaines de postiers du Pas-de-Calais ici, à Lesquin. Et l’immobilier de plus en plus cher aux abords de Lille pousse de toute façon les postiers à acheter bien plus loin. Alors, pour venir travailler, il faut faire plusieurs dizaines de kilomètres et la montée en flèche des prix du carburant devient un sérieux problème. Le calcul est simple : quand le carburant était à 1,5 euros le litre, ça revenait à un budget de 7 euros par jour et 140 euros par mois pour un trajet de 100 kilomètres aller-retour. Maintenant, avec les prix à la pompe à 2,1 euros on est à 10 euros par jour et 189 par mois. Bientôt plus cher qu’un loyer ! Et pour de nombreux postiers en couple qui travaillent sur des horaires différents, ces prix peuvent doubler.

Les discussions fusent dans les ateliers, sur les machines et dans les salles de pause. On évoque le mouvement des Gilets jaunes, tout le monde est bien conscient qu’il faudrait un mouvement général. Certains pensent qu’il faudrait réduire la durée de travail pour ne travailler que quatre jours par semaine, d’autres se demandent combien de temps ils vont pouvoir continuer à travailler ici, si c’est pour dépenser tous son salaire en essence. En tout cas la conscience que nos salaires ne nous permettent plus de vivre face à l’augmentation des prix est bien présente, constat d’autant plus révoltant que les poches de ceux qui nous exploitent comme La Poste ou qui nous rackettent comme Total sont largement remplies par les profits. L’augmentation du prix des carburants pourrait bien être l’étincelle qui allume le feu de la contestation sociale.

Correspondant

Mots-clés :

Imprimer Imprimer cet article

Abonnez-vous à Convergences révolutionnaires !

Mots-clés