À l’approche des élections présidentielle et législatives, prévues en juin 2023 et qui s’annoncent périlleuses pour le président Recep Tayyip Erdoğan et son parti islamo-conservateur, l’AKP, tout est bon pour flatter les franges les plus conservatrices de l’électorat. Dernières cibles en date : les professionnels du spectacle. Ainsi la chanteuse Melek Mosso a été interdite de se produire du fait de sa tenue décolletée et de ses propos féministes. L’artiste d’origine kurde Aynur Dogan, tout comme Niyazi Koyuncu, qui chante dans les langues de la mer Noire, ou encore Metin et Kemal Kahraman, musiciens d’origine zaza (communauté kurde parlant le zazaki), ont vu leurs concerts annulés. Quant à Apolas Lermi, il s’est attiré les foudres des responsables locaux après avoir affiché sa solidarité avec un musicien grec, Matthaios Tsahouridis, accusé par des milieux nationalistes turcs de tenir des propos « hostiles à la Turquie ». Bientôt seuls la musique militaire et les chants religieux seront tolérés dans la Turquie d’Erdoğan.
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