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Accueil > Éditos de bulletins > 2003 > juin > 9

Tous ensemble, maintenant !

Le temps se gâte sérieusement pour le gouvernement et le patronat. La météo tourne franchement aux grèves, à la grève, et pas seulement.

Le gouvernement misait sur l’isolement des grévistes de l’Education nationale : tout faux. Les profs et les instits ont tenu. Mieux : ils se joignent aux assemblées de postiers, de cheminots, de salariés de l’équipement… Ils vont diffuser leurs tracts à la porte des entreprises du privé. Ils sont populaires. Et depuis la semaine dernière, les cheminots les rejoignent dans la grève. Le gouvernement misait sur l’effritement de la grève des cheminots : tout faux. Les trains et métros ont eu bien du mal à circuler le week-end de la pentecôte.

Mais ce qui inquiète le plus le gouvernement, c’est autre chose. C’est la nouvelle façon de faire grève ! Faire grève, désormais, c’est aller voir les copains grévistes des autres secteurs, militer pour l’élargissement de la grève, se montrer et agir ensemble, abolir toutes les barrières catégorielles et corporatistes. De Brétigny à Miramas, du Vieux Port de Marseille à Pont-de-Claix, de Toulouse à Calais, de Brest à Roanne, Mulhouse ou Clermont… profs, instits, postiers, cheminots, pompiers, travailleurs des arsenaux, de l’équipement, de la météo, chômeurs…, se retrouvent sur les voies, les barrages filtrants, les manifs devant les préfectures, les opérations œufs pourris contre antennes du Medef, etc.

Grèves minoritaires dit le gouvernement. Ouais… Mais drôles de minorités qui, dans l’Education nationale, ont fait des petits dans tout le pays, et qui chez les cheminots prennent le même chemin, et pas seulement chez les cheminots !

En réalité, le gouvernement et le patronat commencent à avoir une sacrée trouille de la généralisation des grèves et de la contestation générale.

Car pour l’heure, c’est la rue qui crée l’ambiance. Pas une ville, pas une banlieue, sans que des cortèges de centaines de grévistes passent ici et repassent par là, aux carrefours, devant une préfecture ou tout autre symbole gouvernemental ou patronal.

Toulouse, vendredi : 17 barrages filtrants se mettent en place sur toutes les bretelles d’accès de la rocade. 200 à 500 manifestants par barrage, toutes professions confondues, y compris le privé… jusqu’aux agents des douanes !

Chevilly-Larue (Val de Marne), 5 juin : salariés d’Air France, de la RATP, employés communaux, hospitaliers, enseignants… envahissent à 600 l’aérogare Ouest de l’aéroport d’Orly. Pont-de-Claix (Isère) : des employés communaux et des enseignants empêchent l’accès au site chimique. À Cahors (Lot), plus de 150 personnes encerclent la préfecture et le conseil général et coupent l’électricité dans les bâtiments… Quelques exemple parmi des centaines d’autres dans tout le pays.

Lesdites minorités de grévistes ont si bien fait école, qu’elles représentent d’ores et déjà des centaines de milliers de grévistes et, surtout, des centaines de milliers de militants de la généralisation de la grève contre la réforme des retraites et plus généralement contre tous les sales coups en cours et en préparation contre le monde du travail.

« Si l’on cède sur la retraite, après ce sera la Sécu, la privatisation d’EDF-GDF, et de l’ensemble des services publics " explique une instit en grève de Brive venue chahuter Juppé. Elle a raison, et comment ! Sans compter les plans de licenciements qui continuent. C’est en ce moment que nous pouvons avoir le rapport de force contraignant Raffarin, Chirac et le Medef à sonner rapidement la retraite générale.

Il faut que le monde du travail gagne l’épreuve de force déjà largement engagée. Mais pour que les grévistes actuels ne s’épuisent pas, ne cèdent pas, il faut que le reste des travailleurs, du public comme du privé, les rejoignent, sans tarder, maintenant, sans laisser le temps au gouvernement de miser sur la durée et le délitement du mouvement. Il faut faire grève et manifester massivement ce mardi 10 juin bien sûr. Mais aussi demain et les jours qui suivent.

Vive la grève générale !

Réactions à cet article

  • Je suis écoeuré par l’attitude des médias, qui au lieu de rendre compte des manifestations, les minimisent ! Ils sont tous à la solde du gouvernement, qui compte affaiblir la contestation en la faisant durer dans le temps. Il faut dire aussi que les dirigeants des différentes organisations syndicales ne sont pas claires : il faut appeler les entreprises privées à faire grève, mais comment quand on n’a pas eu une politique claire au service de la classe ouvrière ? Les ouvriers ne font plus confiance à la CGT, CFDT et autres. C’est pour cela qu’ils n’appellent pas à la grève générale, ils ont peur de se retrouver tout seul ! Il ne faut pas pour autant laisser les fonctionnaires supporter l’essentiel de la contestation, il faut que le privé se lance dans la bataille !

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    • Les medias sont au mains de trusts (Bouygues, Lagardère) et la seule information sur laquelle nous pouvons compter c’est sur celle que nous échangeons, dans les manifs et les grèves, qui sont un moment de rupture avec l’ordre patronal !

      Ceci dit, « pour que le privé se lance », il faudrait que les directions syndicales et politiques ne parlent pas que des retraites. Les travailleurs pauvres du public et du privé revendiquent d’en finir avec la précarité et des salares de misère. Les travailleurs immigrés ou d’origine veulent en finit avec les lois racistes, etc. Or, les bureaucrates, même ceux qui étaient à la tête des manifs (CGT, FSU, ATTAC), se moquent bien de la masse de la classe ouvrière. Un parti révolutionnaire, il faut le construire contre la bourgeoisie mais aussi contre ces gens-là !

      Pour contact : Sping2 chez caramail.com

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