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Grèves

Gare de Lyon-Part-Dieu

Pour leur salaire, les voix de la SNCF se font entendre

Mis en ligne le 3 février 2022 Convergences Entreprises

Le 28 décembre dernier, la direction de Gares & Connexions, filiale de la SNCF gérant les gares voyageurs, était obligée de se déplacer pour venir signer un accord avec les « speakers » de Lyon-Part-Dieu. Après six jours de grève, ces derniers ont obtenu une augmentation de salaire comprise entre 80 et 160 euros. Retour sur une mobilisation victorieuse.

Leur rôle est de diffuser les bonnes informations au bon moment pour orienter les différentes entreprises ferroviaires (TER, Ouigo, TGV, Trenitalia, etc.) et les voyageurs dans la gare. Leur capacité à prendre rapidement des décisions en fonction des aléas du trafic permet d’assurer la fiabilité de l’information, ainsi que la sécurité des voyageurs en évitant le blocage des flux de personnes et les dangers liés à la circulation des trains. Bref, sans les speakers, appelés opérateurs information voyageurs (OIV) dans le jargon de la SNCF, la gare ne fonctionne pas. Lorsque ceux de la Part-Dieu se sont mis en grève le 17 novembre dernier et que leurs chefs ont voulu les remplacer, les incidents se sont multipliés. Quand des trains au départ ont été affichés sur des quais où d’autres trains devaient partir au dépôt, la panique a été telle que la police ferroviaire, ne se sentant plus en sécurité, a menacé d’user de son droit de retrait.

La mobilisation des speakers de la gare de la Part-Dieu à Lyon est à replacer dans le contexte d’ouverture à la concurrence. Avec sa mise en place, d’autres compagnies ferroviaires arrivent, comme Trenitalia qui assure deux allers-retours par jour entre Paris et Milan avec un arrêt à Lyon-Part-Dieu. Avec la multiplication des opérateurs, le travail des speakers est devenu plus pénible.

La complexification du métier a été l’élément déclencheur de la lutte. Les speakers de Part-Dieu ont demandé à revoir leur qualification du niveau C à D, ce qui revenait à passer du dernier échelon de rémunération des agents d’exécution au premier échelon des agents de maîtrise mais surtout à demander une augmentation de salaire.

La direction n’ayant rien voulu savoir, les speakers ont organisé cinq journées de grève entre le 5 octobre et le 13 décembre. Fait notable : des revendications aux modalités d’action, toutes les décisions ont été discutées et prises collectivement.

Mais, face à une direction qui ne lâchait rien, il a fallu accentuer la pression. Décision a été prise de partir en grève illimitée à partir du 22 décembre. L’entreprise a donc dû faire revenir l’encadrement sur ses congés pour éviter une pagaille généralisée dans la gare pendant les fêtes. Encadrement lui-même épuisé et au bord de la crise de nerfs !

Du côté des grévistes, des tournées quotidiennes étaient organisées dans la gare pour expliquer le mouvement aux collègues, discuter des conditions de travail des uns et des autres ou de combien il manque sur la fiche de paie. De quoi donner des sueurs froides à la direction qui est revenue le 28 décembre, après six jours de grève, avec de nouvelles propositions, cette fois acceptées par l’ensemble des grévistes : la qualif D pour tout le monde, au plus tard fin 2023 et dès cette année pour les plus anciens ; dans tous les cas, des augmentations de salaire dès 2022 pour tous : au moins 60 euros pris immédiatement et jusqu’à 160 euros d’ici fin 2023.

Cette victoire a eu un large écho localement et de nombreux travailleurs de la gare sont venus féliciter les speakers. Alors que, dans toutes les entreprises, il existe bien des raisons de se battre il est vrai que ce mouvement à de quoi susciter l’engouement !

18 janvier 2022, correspondants


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Numéro 143, janvier-février 2022

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