Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 143, janvier-février 2022

Réactions d’un étudiant infirmier nantais à la tribune bien malvenue de Grimaldi

Hôpital public : Grimaldi fait diversion

Mis en ligne le 5 janvier 2022 Convergences Société

Dans une tribune médiatique dimanche 3 janvier, le professeur André Grimaldi, pourtant connu comme l’une des figures de la défense de l’hôpital public, jetait encore de l’huile sur le feu des tensions à l’hôpital que suscite la situation sanitaire. Résumons l’affaire : puisque les hôpitaux sont saturés, la question « éthique » du tri des patients à admettre en réanimation se poserait pour les soignants, selon Grimaldi. Par conséquent, ceux qui refuseraient de se faire vacciner devraient assumer leur libre choix de « ne pas se faire réanimer » selon ce professeur dans des propos douteux.

Alors ce seraient vraiment les non-vaccinés qui portent la responsabilité du manque criant de lits et de soignants qu’on dénonce depuis des années ?

Il est hors de question que nous fassions le tri selon la conduite passée du patient, selon ses choix de vie et ses comportements plus ou moins à risque, qu’ils soient jugés bons ou mauvais. La seule question qui nous importe reste la question de comment soigner tout le monde dans les meilleures conditions. Cette polémique n’est là que pour faire couler de l’encre, et assécher nos gosiers alors qu’il faudrait discuter du seul vrai problème de la santé : la mort programmée et organisée par les gouvernements de notre système de santé publique.

Vacciné ou pas, c’est bien Macron qui a fermé plus de 17 900 lits en cinq ans.

Avec sa tribune de cas d’école éthique à deux balles, Grimaldi ne propose en rien d’améliorer la gestion actuelle. Au contraire même, et peut-être malgré lui, il légitime la politique du gouvernement, en encourageant cette logique de délation, de division, de culpabilisation et d’individualisation des responsabilités, seuls outils que le gouvernement sait manier avec délectation… Ce faisant, il ne pointe pas du doigt les vraies responsabilités. Pire, il apporte une caution précieuse à l’opération de diversion menée par le gouvernement (dont la dernière grossière insulte de Macron à l’encontre des non-vaccinés, boucs émissaires à « emmerder »). Ce serait la faute aux non-vaccinés, que le gouvernement a lui-même contribué à radicaliser par ses mensonges et sa politique autoritaire, et non la faute de ceux qui rognent l’hôpital jusqu’à l’os depuis des décennies, et continuent de fermer des lits en pleine épidémie…

Ne laissons aucun de nos collègues reprendre la chanson du coupable proférée par Grimaldi : car de là au tri entre traumas crâniens (alcoolisé ou non-alcoolisé), entre pneumopathies (fumeur ou non-fumeur), entre accidentés (casqué ou non casqué), entre patients (mince ou obèse), il n’y a qu’un pas, que gouvernement et mutuelles de santé seraient plus que satisfaits de nous voir franchir.

Les coupables sont ceux qui ont supprimé du personnel et des lits. Point-barre.

Et s’il n’y a pas assez de place, continuons de nous mobiliser pour rouvrir des lits, en imposant des embauches et de meilleurs salaires !

Mots-clés : |

Imprimer Imprimer cet article

Abonnez-vous à Convergences révolutionnaires !

Numéro 143, janvier-février 2022

Mots-clés