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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 124, janvier-février 2019 > Gilets jaunes, la lutte continue

Gilets jaunes, la lutte continue

Parmi les Gilets jaunes, à Lille

Mis en ligne le 5 février 2019 Convergences Politique

Sur Lille comme dans de nombreux autres endroits, le nombre de manifestants depuis le début de l’année, de l’acte 9 à l’acte 11, confirme le rebond du mouvement, qui se traduit aussi par le succès des assemblées régionales qui réunissent toujours environ 300 personnes.

Le mouvement ne fait pas que tenir : il évolue et se renforce d’une certaine manière. Beaucoup parmi les Gilets jaunes parlent de grève générale, n’ont pas peur du mot, avec des références à Mai 68.

Le lien avec le monde du travail…

Une foule de discussions, individuelles ou en assemblée, en découle : avec un Gilet jaune ouvrier à Cargill (grosse usine agro-alimentaire du Nord) rapportant les discussions parfois compliquées avec ses collègues quand il se présente comme Gilet jaune dans l’usine ; avec un ouvrier de Vinci bien conscient de la nécessité de s’attaquer au grand patronat ; avec des travailleuses de l’aide à domicile qui font leur première expérience de lutte mais ont de la combativité à revendre !

Ici, des Gilets jaunes de Saint-Omer ont écrit un tract dénonçant la casse du service public de Santé qu’ils diffusent aux personnels des hôpitaux ; ils ont organisé une manifestation de défense de la Santé, le 20 janvier, sur le thème : « Gilets jaunes, blouses blanches, même combat ».

Là, ce sont quelques organisateurs Gilets jaunes et des militants de l’UD CGT qui viennent à la rescousse d’une action de blocage d’un magasin Castorama, occupé par une quinzaine de grévistes revendiquant 100 euros d’augmentation de salaire. Action organisée en commun ! Les syndicalistes présents voulaient de réelles négociations sur les salaires... l’action des Gilets jaunes a accéléré le processus ! Peu de choses, certes, mais les présents l’ont ressenti comme une victoire à mettre au compte de cette « convergence » entre eux.

Et c’est à Arc International (fabrication de verre), la plus grosse usine de la région, qu’on a perçu le mieux toutes les possibilités du moment. Pour réaliser 9 millions d’euros d’économie, la direction de l’usine voulait imposer aux ouvriers de travailler vingt jours de plus par an... et gratuitement ! La colère s’est exprimée rapidement, une équipe d’ouvriers venant au travail tous les jours en gilets jaunes. Jusqu’au 18 janvier dernier où plus de mille ouvriers ont cessé le travail collectivement. Face à la puissance du débrayage des ouvriers – dont plusieurs dizaines portaient fièrement le gilet jaune – la direction a dû remballer son plan et s’engager à ne pas toucher au temps de travail. La lutte des ouvriers d’Arc montre qu’en ce moment, en commun avec le combat des Gilets Jaunes, il est possible de faire reculer les patrons !

… qui ne demande qu’à s’approfondir

À l’étape actuelle, bien des questions se posent, de tout ordre, dont des questions politiques sur la place de l’extrême droite, sur le RIC. La structuration démocratique du mouvement reste un combat à mener.

Mais pour tous ceux qui veulent construire l’extension du mouvement aux lieux de travail, une nouvelle commission – « entreprises » – s’est constituée. La réunion de lancement s’est tenue lors de l’Acte 9 et a bien marché. Une vingtaine de présents ont discuté à fond (bien qu’encore trop rapidement !) de problèmes fondamentaux : comment faire grève, quels rapports avec les syndicats, etc. Depuis, un tract a été écrit sous forme d’appel aux travailleurs de tous les secteurs à rejoindre le combat. Et la motivation pour aller le diffuser largement, comme à l’hôpital de Lille ou à l’usine Renault Douai, est bien présente. Ce n’est encore qu’une petite initiative dans un mouvement bien plus large, mais qui pourrait aider des travailleurs qui veulent se mobiliser sur les lieux de travail à se regrouper, pourquoi pas en « comité gilet jaune », dans un maximum d’entreprises – pour non seulement étendre le mouvement mais aussi contribuer à accentuer son caractère de classe.

28 janvier 2019, correspondant

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